Réalisation : Galdez Gaztelu-Urrutia
Scénario : David Desola, Pedro Rivero
Chef Opérateur : John D. Dominguez
Bande Originale : Aranzazu Calleja
Montage : Elena Ruiz, Haritz Zubillaga
Chef Décorateur : Azegine Urigoitia
Direction Artistique : Azegine Urigoitia
Effets visuels : Raul Campos, Inaki Madariaga
Pays : Espagne
Durée : 1h34
Diffusé sur Netflix depuis le 20 mars 2020

Production : Basque Films, Mr Miyagi Films, Plataforma La Pellicula AIE
Genre : Horreur, Anticipation
Acteurs Principaux : Ivan Massagué, Zorion Eguileor, Emilio Buale, Antonia San Juan, Alexandra Masankay
Note : 6,5/10
Dans un futur indéterminé et après avoir accepté de participer à une expérimentation, Goreng se réveille dans une prison verticale décomposée en étage. Au centre de chaque étage, une plateforme couverte de nourriture se vide à mesure qu’elle descend, laissant les étages inférieurs lutter pour survivre alors que les premiers se nourrissent comme des porcs. Altruiste et idéaliste – il n’a emporté avec lui qu’un livre de Don Quichotte, le héros voit peu à peu ces certitudes vaciller, entre la tentation de sur-consommer dans la peur de se réveiller à cent étages plus bas ou celle du cannibalisme lorsque la situation se produit. Il partagera tour à tour la route de trois colocs d’infortune, trois visions du monde : celle de l’homme cynique, celle du fonctionnaire partie du système et celle de l’homme de foi qui le conduiront à prendre une décision capitale. Voilà un synopsis bien alléchant pour ce film qui mixe les prémisses de Snowpiercer et de Cube dans une fable trash à forte connotation sociale. On ne peut même plus parler de métaphore tant les concepts d’ascenseur social et de classes supérieurs sont intégrés à ce concept ingénieux.
Cette idée de départ originale est à la fois la qualité et le défaut du film. La réalisation parvient à bien exploiter la topographie du huis-clos sans trop enfermer le spectateur, mais il se dégage un sentiment de confort sitôt passée la surprise de la métaphore. Non pas que le concept ne soit pas brillamment illustré et bourré de trouvailles. Il dépasse juste rarement son statut de démonstration que la solidarité entre les classes a ses limites. Une démonstration souvent habile, mais The Platform est trop souvent écrasé par ce sous-texte au détriment d’une caractérisation des personnages, au final tous fonctionnels. Seul le héros incarné par Ivan Massagué tire vraiment son épingle du jeu. The Platform a néanmoins pour lui de ne pas ménager son discours, ni le spectateur, en osant montrer du gore là où il est nécessaire. Cette violence appuie le discours et contre-balance salutairement les scènes de dialogue. Le final, pessimiste, nous laissera sur notre faim en choisissant un unique voie de salut dans les générations futures.
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