Warning : Do not Play – 암전

Réalisation : Kim Jin-Won

Scénariste : Kim Jin-Won

Directeur Photo : Young-soo Yoon

Bande Originale : Laxman Singh Dhami

Production : Jung-sim Won, Lee Yoon-Jin, Won Jeong-shim

Pays : Corée du Sud

Durée : 1h26

Genre : Thriller horrifique, Fantastique

Sélection Festival de Gérardmer 2020. Sortie française le 5 mai 2020 en VOD et DVD/Bluray

Acteurs Principaux :Ye-Ji Seho, Seon-kyu Jin, Bo-ra Kim, Cha Yub, Yoon Ho Ji

Note : 4/10

Mi-Jung est réalisatrice de films d’horreur, et elle lutte pour boucler le scénario de son prochain long. Aussi lorsqu’un de ses amis lui raconte la légende d’un film tourné par un fantôme qui aurait provoqué un arrêt cardiaque dans la salle où il était projeté, elle s’improvise enquêtrice pour mettre la main sur l’objet. Sa quête la conduira vers une école de cinéma et le fera rencontrer le réalisateur de ce « Warning ». Mais ce dernier, hanté par la courte exploitation du film, fera tout pour empêcher Mi-Jung d’accéder au secret du film maudit et aux coulisses de sa conception. Film de clôture du dernier festival de Gérardmer, le nouveau film du réalisateur du torture porn « Butcher » nous amène donc dans un territoire déjà pas mal ratissé : celui de l’image maudite. Warning croise à la fois cette thématique développée dans les Ring et celle du snuff movie, portée par des films comme 8 mm, Sinister ou Tesis d’Amenabar. Mais nous sommes loin des sociétés secrètes prenant plaisir à échanger des images de meurtres rituels. C’est par la présence d’un élément fantastique (le fantôme) que les mises à mort deviennent contagieuses, forçant les faibles réalisateurs à les diffuser et à perpétuer l’oeuvre, eux-mêmes se condamnant à devenir des victimes. En ce sens, Warning : Do not Play est plus un état des lieux du voyeurisme moderne, plus diffus et ordinaire, avec son héroïne qui ne se prive jamais de sortir son téléphone portable au moindre événement inhabituel. Il pointe ce besoin incontrôlé de filmer l’horreur plutôt que de le prévenir, ce qui invite à le perpétuer.

L’argument du scénario inabouti n’est qu’un prétexte à envoyer la prochaine victime consentante du lot sur les lieux de la précédente tuerie. L’enquête, lente et fastidieuse (l’utilisation des ellipses est parfois un luxe), ne présente que peu d’intérêt. L’angoisse est peu habilement distillé et l’héroïne trop antipathique pour provoquer l’empathie. Sa réaction face aux mises en garde du réalisateur de « Warning » donne envie qu’il lui arrive du mal. Il n’y a que la deuxième partie, dès la découverte du film, qui décollera, en ce qu’elle amorce un jeu de miroir entre les différentes réalités (le film dans le film, le remake des événements passés). Mais Warning : Do not Play restera à l’état de film théorique, aucune des images proposées, et encore moins la fin, ne parvenant à faire entrer dans le propos du réalisateur, ni à susciter de grandes réactions. Le comble est que le spectateur ne quitte jamais sa position d’observateur passif des événements alors que Kim-Jin Won use des plus gros artifices pour l’inclure, quitte à lui jouer le coup de la mise en abime dans une salle de cinéma.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :