Réalisation : Kim Kwang-Bin
Scénario : Kim Kwang-Bin
Directeur de la Photographie : Chan-min Choi
Montage : Kim Kwang-Bin
Musique : Yeong-wook Jo
Son : Mark Janicello
Production : Myung Chan Kang, Moon Noh, Jong-bin Yoon
Durée : 1h38
Pays : Corée du Sud
Sélection officielle Festival du Film Coréen de Paris 2021

Acteurs Principaux : Ha Jung-Wo, Yool Heo, Nam-gil Kim, Si-ah Kim
Genre : Epouvante, Fantastique
Note : 7/10
Un petit tour du côté du Festival du Film Coréen de Paris qui a lieu jusqu’au 4 juillet au cinéma Publicis des Champs-Elysées pour parler du premier long du réalisateur scénariste Ha Jung-Wo, renommé pour avoir fait frisonner les coréens au début de l’année 2020. On y suit Ang-won, architecte qui vient de perdre sa femme dans un accident de la route, qui s’installe dans une nouvelle maison avec sa fille Ina. La gamine ne tarde pas à entendre d’étranges bruits venant du placard de sa chambre et à se faire, comme par hasard, une amie qui n’existe pas. Mais le père n’écoute pas, trop occupé par les soucis du boulot et la gestion de ses crises de panique. Un jour, l’enfant disparaît sans laisser de trace. Un chaman s’invite chez Sang-won et lui propose de l’aider à retrouver Ina.
A mi-chemin entre l’histoire de fantômes et le conte noir, The Closet est au premier abord un film d’épouvante classique qui pourrait se réclamer de Poltergeist, Don’t be afraid of the Dark, Amytiville et toute une lignée solide dont le dernier avatar était le suédois The Other Side, avec qui il partage de nombreux points communs. Il possède suffisamment de qualités cinématographiques, une réalisation solide, un travail très efficace sur le son et la musique et des acteurs impliqués -particulièrement le casting d’enfants-pour ne pas avoir à rougir de sa lignée.
Mais là où The Other Side se plaçait dans une continuité sans chercher à la bousculer, The Closet va autant chercher dans le film d’épouvante classique que dans le cinéma coréen actuel. Il peut se décrire comme un amalgame réussi de film de trouille tantôt suggestif, tantôt démonstratif, de thriller noir, de drame, d’action et de comédie/buddy-movie. Les films de genre des coréens du sud ont sans aucun doute trouvé un équilibre dans ces mélanges bizzarroides, quel que soit le genre qu’ils abordent. Sur le modèle de The Strangers qui mixait le polar noir et l’épouvante avec la même ardeur, The Closet passe d’un sentiment à l’autre sans perdre de vue son dynamisme et son noeud : le drame de la jeune Ina et des enfants du placard qu’elle a rejoints dans un étrange purgatoire. Kim Kwang-Bin utilise très bien le fantastique pour décrire le trauma des enfants grandissant sans l’amour de leurs parent. On s’attache aux personnages sans se vautrer dans la mièvrerie et les lieux communs qu’on retrouve dans les Conjuring et Insidious. Sans avoir de trop grandes ambitions, ce premier film fait passer un bon moment et il offre une belle voie pour les films d’épouvante à venir.
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