Maternité Eternelle – 乳房よ永遠なれ

Réalisation : Kinuyo Tanaka

Scénario : Sumie Tanaka

Directeur de la Photographie : Kumenobu Fujiyoka

Montage : Kinuyo Tanaka

Musique : Takanobu Saitō

Chef Décorateur : Kimihiko Nakamura

Production : Hideo Koi

Société de Production : Nikkatsu

Pays : Japon

Durée : 1h46

Sortie le 23 novembre 1955. Sortie française le 16 février 2022

Acteurs Principaux : Yumeji Tsukioka, Ryoji Hayama, Junkichi Orimoto, Hiroko Kawasaki, Masayuki Mori

Genre : Mélodrame Social

Note : 7,5/10

Tourné la même année que La lune s’est levée, Maternité éternelle est le troisième long-métrage de la réalisatrice Kinuyo Tanaka. Le film s’inspire de la dernière partie de la vie de la poétesse waka Fumiko Nakajō, qui mourut à 31 ans d’un cancer du sein, après s’être longtemps battue contre la maladie. Aidée par la scénariste Sumie Tanaka avec qui c’est sa première collaboration, la réalisatrice prend la mesure d’une opportunité de livrer un film très touchant et atypique, qui colle du début à la fin au point de vue de son héroïne. Fumiko n’a rien d’une femme volage, mais elle tient à ses moments de liberté que lui apporte son club de poésie – ce qui en fait une personnalité singulière, à quelques marges de l’archétype de la mère dévouée. Elle s’y rend également pour pouvoir cotoyer le poète Mori, qu’elle admire et aime en secret. Fumiko devra se séparer de son mari après un adultère et, bien qu’épaulée par sa mère et son frère, elle devra supporter les conséquences de ce divorce. C’est à ce moment que sa maladie se déclare et la contraint à subir une mastectomie totale. Mais il es déjà trop tard, car le cancer s’est propagé.

Il n’y a donc pas matière à rire dans Maternité Eternelle (Titre moins pertinent que son titre alternatif  » Que les seins soient éternels« ) et d’autant moins que ce qui s’annonçait comme un combat de femme dans le Japon des années 1950 se transforme en un combat contre la mort sur près d’une heure de film. Mais c’est justement lors de cette deuxième partie que l’actrice Yumeji Tsukioka se révèle pleinement, à travers un personnage en roue libre, qui a décidé de vivre pleinement en dépit de son état et de son assignation à résidence dans un hôpital. Son véritable combat est l’absence de résignation. Accompagnée par une famille aimante (une constante des films de Kinuyo Tanaka) et une amie fidèle, elle finit par lier une relation complexe avec un jeune journaliste qui a décidé de la pousser à écrire pour le temps qui lui reste. Entre poésie visuelle (la description de l’hôpital est aux frontières du gothique) et drame métaphysique, l’héroïne accède dans cette ultime épreuve à une forme de libération des carcans institutionnels pour se révéler en tant que femme. Le final, long et traînant, avait tout pour faire sombrer le film dans le tire-larme, mais la justesse de ton de la réalisatrice et de sa scénariste équivalent à un numéro de funambule entre la représentation poétique et le réalisme teinté de pathos. Autant d’instantanés de leur mère que les deux enfants laissés face à une grille n’oublieront jamais.

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