Réalisation : Ryûsuke Hamaguchi
Scénario : Ryûsuke Hamaguchi
Directeur de la Photographie : Yukiko Iioka
Montage : Ryûsuke Hamaguchi
Assistant Réalisateur : Takayuki Fukata, Toru Takano
Chef Décorateur : Masato Nunobe, Hyeon-Seon Seo
Son : Naoki Jouno, Akihiko Suzuki
Production : Shô Harada, Satoshi Takada, Katsumi Tokuyama
Pays : Japon
Durée : 2h01
Sortie en salles le 6 avril 2022

Genre : Chronique, Drame
Note : 7/10
Tourné pendant la pause COVID 19 du tournage de Drive My Car, Contes du Hasard & autres Fantaisies débarque en France après l’obtention de l’Oscar du meilleur film International par Ryûsuke Hamaguchi. Le réalisateur japonais peut dire merci à Haruki Murakami (auteur de Drive My Car) pour l’avoir mis en orbite, mais ce petit film à sketchs en apparence moins ambitieux que son précédent opus confirme la sensibilité particulière d’Hamagushi et son extrême doigté dans la description des rapports humains. Ces rapports humains incluent le groupe (ou un triangle), mais elles ne sont pour lui véritablement intéressantes que dans l’échange entre deux personnes. Ces contes du Hasard se composent de trois segments indépendants : Deux amies pris dans un triangle amoureux inattendu, une vengeance par personne interposée qui tourne mal, une rencontre naissant d’un malentendu.
Chacun de ces segments privilégie de longues scènes d’échanges à deux. Ce choix pourrait conduire à un film extrêmement verbeux, mais on comprend vite que l’intérêt ne se situe pas tant dans les mots que dans le non-verbal, l’échange qui ne se dit pas et qui se situe dans une société très conventionnée comme celle du Japon, dans le détail. Ces moments de « magie » (le terme est utilisé dès le premier dialogue dans la voiture) où la vérité finit par sortir, sont aussi rares qu’ils sont précieux et ils constituent l’essence du cinéma de Hamagushi.
Ainsi dans chacun des trois « contes » où les jeux des personnages côtoie celui des coincidences et de la (mal)chance, l’essentiel est dans l’interaction centrale qui révèle subtilement les personnages. Le réalisateur a la chance d’être entouré d’une poignée d’actrices et d’acteurs qui transmettent beaucoup dans leurs attitudes et rendent chacun des sketchs particulièrement interactif avec le spectateur – pourvu qu’on évacue la banalité du verbal. Drive My Car pouvait comporter des longueurs avant qu’il ne décolle A défaut de proposer un climax aussi ambitieux que le précédent film du réalisateur, ils vont beaucoup plus vite à l’essentiel. Ils ont chacun une conclusion naturelle, d’une grande simplicité et ils coulent à leur rythme sans ennui.
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