Après une nuit trop arrosée, David chute d’un toit et il se brise en mille morceaux. Témoin du drame, son meilleur ami Juan était loin de se douter que David était un golem, une créature de porcelaine. Décidé à mener l’enquête, il découvre que son meilleur ami a été créé par sa famille pour compenser son absence de talent et d’ambitions et reprendre l’affaire familial d’organisation de décès. La vie de Juan est en passe de devenir un film de Pedro Almodovar dopé à l’anticipation et à l’absurde, entre les revendications du compagnon de David, l’implication du fils gay du nabab qui créé les golems et une intrigue qui évolue au gré des chutes de piano.
Cette édition du FEFFS 2023 est décidément très latine, mais il nous manquait un film sous l’influence de la Movida espagnole. C’est chose faite avec ce Fantastic Golem Affairs pondu par un duo de cinéastes allumés nommé Burnin’ Percedes, deux joyeux drilles qui n’hésitent pas à présenter leur film en direct de leurs vacances sous la mer. Dans leur monde pas si éloigné du nôtre (peut-être trois ou quatre décennies), les golems ont quitté le folklore juif pour devenir des créatures réelles façonnées par une entreprise locale. Une solution bien pratique pour illustrer l’utilitarisme des rapports sociaux, la futilité et la cupidité qui guident à peu près tout l’entourage de Juan, et qui semblent l’avoir complètement épargné. L’anti-héros traverse ce récit baroque comme s’il était dans un autre monde et c’est ce qui le rend foncièrement attachant. Si l’originalité du croisement des genres et du thème abordé séduit sur la première demi-heure, la surprise s’efface vite pour laisser place à un récit plus classique et qui manque un peu de rythme. C’est pourtant un plaisir de recroiser Javier Botet, qui jouait la terrifiante Niña Medeiros dans Rec et qu’on a revu récemment dans le génial les avantages de voyager en train , tout comme voir Luis Tosar parader avec teint bronzé et implants capillaires ne peut que faire sourire. En outre, les petites variations cartoonesques et un humour très absurde divertissent suffisamment pour garder une impression globalement positive.
Réalisation : Juan González, Nando Martinez
Scénario : Juan González, Nando Martinez
Directeur de la Photographie : Ion De Sosa
Montage : Juliana Montañés
Musique : Sergio Bertran
Direction Artistique : Carmen Main
Production : María Beltrán, Paola Botrán, Roberto Butragueño, Pedro Hernández Santos, Almudena Illoro, Andrea Moya Acaso, Julen Robles
Pays : Espagne
Durée : 1h38
Sortie française indéterminée. Sélection FEFFS 2023.

Acteurs Principaux : Brays Efe, Bruna Cusi, Javier Botet, Anna Castillo, Luis Tosar, David Menéndez, Roger Coma, Tito Valverde
Genre : Comédie absurde, anticipation
Note : 7/10

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