Arachnophobes, passez votre chemin ! Vermines pourrait être le film que vous n’oserez jamais voir, à l’instar d’un Arachnophobie. Vous auriez bien raison, mais vous n’êtes pas tombé(e)s sur la bonne phobie car le premier long métrage de Sébastien Vanicek est ce qu’on a vu de plus efficace dans le cinéma de genre français depuis un sacré bail. Quelques mois après la sortie de la Tour, un autre film d’horreur français en huis clos dans une cité HLM ne donnait pas franchement envie. En lâchant ses grosses bébêtes à pattes longues dans les étages d’un immeuble, Vanicek souhaite avant tout raconter l’histoire d’un groupe, d’une bande d’amis, d’un frère et d’une soeur en deuil. Il n’évacue pas la thématique sociale du cloisonnements des quartiers, mais elle se trouve en filigrane, au détour de certains plans insistants (les décès dans l’isolement, l’encerclement de l’immeuble et la métaphore de l’adaptation en milieu hostile parlent d’eux-mêmes), mais elle n’organise pas toute l’histoire. Autour du désormais célèbre Finnegan Oldfield, le réalisateur co-scénariste a réuni une belle brochette d’acteurs pour incarner des personnages qui sonnent vrais, ni complètement hors-sujet, ni uniquement définis par leur milieu. Theo Christine, Jerome Niel, Lisa Nyarko et Sofia Lesaffre se partagent la vedette, bien aidés par des dialogues qui ne les tournent pas en ridicule.
On retrouve ce même respect dans le traitement du matériel brut : le film de monstres. Vermines est une variation réussie sur le sujet de l’invasion arachnoïde, et un film de monstres premier degré fait pour donner des frissons. Il utilise les lieux communs de ce genre sans piller le répertoire existant (essentiellement américain) et en l’adaptant constamment à son terrain. La progression de la taille des araignées, le parcours des survivants, les difficultés rencontrées sont des routes pavées depuis longtemps, mais la mise en scène, la gestion de l’espace et de l’histoire apportent des particularismes intéressants et innovants. Vermines fourmille de petites idées de mise en scène qui ne révolutionnent pas le cinéma, mais se révèlent très efficaces pour déclencher la peur, pour ressentir cet enfermement. Les créatures peuvent donner froid dans le dos. On frissonne avec les personnages et on cherche à s’en sortir avec eux, en oubliant la prévisibilité du schéma. Vermines n’est pas un film particulièrement novateur, mais c’est un bon moment d’horreur. Un savoir-faire pareil sur un premier film est très prometteur.
Réalisation : Sébastien Vaniček
Scénario : Sébastien Vaniček, Florent Bernard
Directeur de la Photographie : Alex Jamin
Montage : Nassim Gordji Tehrani, Thomas Fernandez
Musique : Douglas Cavanna
Chef Décorateur : Arnaud Bouniort
Son : César Mamoudy, Nicolas Fioraso
Production : Harry Tordjman
Pays : France
Durée : 1h43
Sortie en salles le 27 décembre 2023. Sélection FEFFS 2023.

Acteurs Principaux : Théo Christine, Lisa Nyarko, Jérôme Niel, Sofia Lesaffre, Finnegan Oldfield, Marie-Philomène Nga, Emmanuel Bonami, Abdallah Moundy
Genre : Horreur, épouvante
Note : 7,5/10

Ça ne va pas me réconcilier avec ces bêtes là. Je suis curieux de voir tout de même. Une date de sortie ?
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27 décembre, désolé je n’avais pas lu jusqu’au bout. 🙄
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