Furiosa – Une saga Mad Max

9 ans après sa sortie cinéma, Mad Max : Fury Road reste la bombe des blockbusters de son époque. Un mètre étalon qu’on ne se lasse pas de revoir dans sa version cinéma ou black & chrome (sortie elle aussi dans quelques salles en 2017 et disponible en bluray). Bien qu’il soit le quatrième volet de la saga, Fury Road se suffit à lui-même, autant dans sa réinterprétation du personnage de Max Rockatansky (Tom Hardy) que dans le développement de sa camarade d’infortune Furiosa (Charlize Theron) et il aurait été un magnifique point final à l’aventure. Mais le seul nom de George Miller aux commandes de ce préquel à Fury Road centré sur Furiosa suffit à faire passer la pilule. On sait d’expérience que le réalisateur de tous les films de la saga n’aurait pas rembarqué sans la certitude qu’il en avait encore sous le capot.

Chaque volet de Mad Max a proposé un nouvel univers spécifique et cohérent, une variation dans la continuité de l’esprit des précédents. Furiosa est le premier qui reprend intégralement à son compte l’imagerie et le style de son prédécesseur. Fury Road est construit en deux blocs d’action et tire son efficacité de cette simplicité apparente qui cache un travail impressionnant sur le découpage et l’écriture. Furiosa est une fresque composée de chapitres, croisement entre récit d’apprentissage déviant et film de vengeance, qui développe le calvaire de Furiosa de son enlèvement aux évènements de Fury Road. Sa structure est donc moins directe, plus séquentielle et plus dense. Elle ne fait pas l’économie de longues scènes d’action qui n’ont rien à envier à Fury Road, mais aussi de moments narratifs qui coupent de l’action. Passée la claque du premier chapitre – On était plus habitués à voir quelque chose d’aussi puissant en salles – la familiarité des décors et la linéarité de l’intrigue installent une zone de confort. Heureusement, George Miller reste un réalisateur concis qui fait passer plus d’idées en un plan qu’en dix lignes de dialogues et il nous invite constamment à rester sur nos gardes. Il nous éblouit avec ses étendues désertiques et étend son monde dans la description d’autres « places fortes » bâties dans ce monde post-apocalyptique. Le film est particulièrement gore. Il suinte la misère, la saleté et le désespoir d’un monde à demi-mort et particulièrement révoltant, mais secrète dans le même temps un dynamisme et une véhémence anachroniques.

Sans Max Rockatansky, George Miller s’en sort bien. Il s’autorise néanmoins un personnage plus classique proche de celui de Tom Hardy, interprété par Tom Burke (la série C.B Strike). Son histoire avec Furiosa est traitée avec doigté et se révèle être un bon sas de décompression pour le spectateur. Anya Taylor Joy et la jeune Alyla Brown assurent à tous les niveaux dans ce rôle intense qui rappelle le parcours d’un Conan féminin. Le casting de méchants vilains pas beaux est à l’avenant de Fury Road, mais c’est Chris Hemsworth qui surprend le plus. Son personnage de paumé mégalo sans limites est un antagoniste haut en couleurs qui nous venge de bien trop d’années à voir l’acteur dans le rôle tiède de Thor. En conclusion, même si on est un cran en deça de Fury Road, Furiosa fait plus qu’assurer le spectacle. Le label George Miller / Mad Max est toujours digne de confiance.

Sortie en salles le 22 mai 2024

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