Gretchen doit aller vivre avec son père, sa belle-mère et sa demi soeur Alma dans une résidence hospitalière des Alpes allemandes. Le patron des lieux, le Dr. König, porte un intérêt troublant envers Alma et il se montre un peu trop pressant sur l’intégration de Gretchen, au point d’éveiller ses soupçons. Suivie par une femme à l’allure terrifiante, la nouvelle arrivante se trouve vite témoin de modifications étranges de la réalité. Est-ce le de son état psychologique fragile ou une manifestation surnaturelle ?

Rassurez-vous, Cuckoo – au programme de la sélection officielle du FEFFS 2024 – est bien un film fantastique très premier degré et non l’énième manifestation d’un tourment intérieur maquillé en film de genre. C’est le dernier né de la boîte de production Neon, qui connaît une année particulièrement fleurissante avec Longlegs et le Anora de Sean Baker (Palme d’or de cette année à Cannes), au point de concurrencer sur son terrain la célèbre A24. A mi chemin entre l’elevated horror de A24 (dans un style proche de It Follows) et le bon vieux film de monstre, le film penche plutôt vers le premier en refusant d’assumer complètement sa créature.
D’abord spectre réellement terrifiant – dans la meilleure partie du film – la menace se fait de plus en plus diffuse. Sans évoluer, elle perd de son aspect terrifiant. Le réalisateur-scénariste allemand Tilman Singer (Luz) se noie parfois par manque de concision dans les sous-intrigues de ses personnages. On se serait aussi passés du gunfight final et du surjeu de Dan Stevens (déjà inquiétant par nature, pas la peine d’en rajouter) qui nuisent au sérieux de l’entreprise et contribuent à flinguer la montée dramatique. L’originalité du sujet, l’interprétation impeccable d’Hunter Schafer et le beau casting de seconds couteaux valent pourtant le coup d’oeil, tout autant que le soin pris à créer la tension. Cuckoo est un bon film de festival, mais une déception au regard de son potentiel.

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