Kaamelott – Deuxième Volet, Partie 1

De l’eau a coulé sous les ponts depuis la sortie du premier volet des films de Kaamelott, mais Alexandre Astier croit toujours dur comme fer à son épopée tardive çoncue pour le grand écran. Depuis le temps qu’on connaît la configuration du second volet, on passera sur le fait que ces quatre années n’ont accouché que d’un demi-film car l’aventure n’a plus grand chose à voir avec du cinéma. Kaamelott se réclame des grandes sagas cinématographiques (L’Empire contre-Attaque est cité par Astier), mais sa porosité avec la série tévé n’a jamais été aussi visible que dans ce début de deuxième volet. De format court à un peu plus long, puis à film, la créature s’étire maintenant sur un film série de 2h19 qui verra la diffusion de sa deuxième saison dans un an. Ce n’est donc pas un, mais une multitude de cliffhangers qui attendent leur conclusion pour le 11 novembre 2026. Si le deuxième volet de Star Wars était dans une continuité logique avec Le Retour du Jedi, il tirait son originalité d’un ton, d’une unité filmique, qui se démarquait déjà du premier volet. On cherche encore sans trouver ce qui distingue ce deuxième volet du premier film, ou encore du reste de Kaamelott, ce qui en fait une unité filmique avec un ton particulier. Les fans apprécieront que Kaamelott reste Kaamelott, et que le ton soit sensiblement le même que sur le premier volet, et même encore plus proche de celui de la série – Exit le flashback sur l’adolescence d’Arthur, ce qui n’est pas plus mal – mais ce retour à une table ronde de picassiettes et à un souverain agacé et dépressif peut être vu comme une douche froide. Ne seront-ils pas déçus de n’avoir qu’une extension de luxe de la série à binger en salles après avoir attendu si longtemps un climax cinématographique époustouflant ?

De notre côté, nous apprécions que Kaamelott s’assume comme une série et n’essaie pas d’être plus. Nous avons nettement préféré ce Deuxième volet Partie 1 au premier volet. Après le duel contre Lancelot et la reconquête du pouvoir (à son corps défendant) par Arthur, Astier prend le temps qu’il faut pour rabattre les cartes et introduire une série de quêtes qui vont de « retrouver le chevalier Yvain » à la quête du graal (rien que ça). Il a le flair de donner autant d’importance aux jeunes pousses découvertes dans le premier volet qu’aux vieux de la vieille. Il sait divertir agréablement sur ses presque 2h30, et plutôt bien vu qu’on ne sent pas le temps passer. Le montage alterné sur les différents groupes de quêtes qui démarre au deuxième tiers du film suffit à maintenir le rythme et à proposer une variété suffisante de décors et d’échanges humoristiques. Plus que la qualité d’écriture (variable), c’est cette possibilité de naviguer de façon fluide d’un groupe à l’autre et de suivre une multitude de personnages à armes égales qui fait la force du film. Aucun d’eux – et pas même Arthur – n’est à même de porter un film, mais leur effort collectif est beau à voir. Le grand gagnant de ce chapitre, à titre individuel, est bien le plus improbable. Suite à un désaccord de l’acteur Franck Pitiot avec Astier, nous n’aurons de Perceval dans aucun de ces deux films, mais Karadoc se voit propulser en compensation leader d’une expédition très importante. Comme sur le premier volet, la partie musicale est inspirée et porte une réalisation qui manque un peu d’ampleur. Nul ne sait où la suite va nous mener (enfin si, on sait un peu, mais jusqu’ici c’est bordélique), et la tension ne monte pas franchement sur la dernière partie, mais on serait bien partant pour un reboot de la série avec un peu plus de moyens et à partir de là plutôt qu’un deuxième film. Il y’aurait moins à attendre entre deux épisodes.

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