Réalisation : Alexandre Astier
Scénario : Alexandre Astier
Directeur de la Photographie : Jean-Marie Dreujou
Montage : Alexandre Astier
Assistant Réalisateur : Stéphane Moreno-Carpio
Musique : Alexandre Astier
Chef Décorateur : Denis Seiglan
Production : Henry Le Turc, Alexandre Astier, Agathe Sofer, Henri Deneubourg, Jean-Christophe Hembert
Durée : 2h00
Pays : France
Sortie en salles le 21 juillet 2021. Sortie BluRay, DVD, 4K le 24 novembre 2021

Acteurs Principaux : Alexandre Astier, Anne Girouard, Thomas Cousseau, Franck Pitiot, Jean-Christophe Hembert, Lionnel Astier, Joëlle Sevilla, Jacques Chambon, Nicolas Gabion, Audrey Fleurot, Sting, Alain Chabat, Géraldine Nakache, Christian Clavier
Genre : Comédie, Aventures
Note : 6,5/10
Le film Kaamelott est une arlésienne. Après avoir fait attendre son public durant cinq ans, il débarque sous le signe de l’ironie le jour de la mise en place du pass sanitaire dans les cinémas. Depuis sa création en 2005, l’oeuvre portée par Alexandre Astier est devenu un phénomène en France, comme une réussite personnelle pour son créateur. En s’arcboutant sur le format court des séries comiques du début de soirée et sur le canevas de la légende arturienne, Astier est parvenu à guider progressivement son public vers une comédie dramatique historique qui supporte un versant noir peu habituel. Les livres V et VI étaient des petits modèles d’écriture qui s’autorisaient quelques flirts avec le cinéma, tout en conservant des accointances avec l’humour particulièrement franchouillard, et irrémédiablement télévisuel de la série. Si le drame prenait souvent le pas sur l’humour, l’esprit demeurait. La principale qualité du premier volet cinématographique de Kaamelott est cette fidélité à ses premières armes. Une fidélité qui ne verse pas pour autant dans la citation tous azimuts ou la redite. Mais c’est aussi sa limite. L’écriture comique de Kaamelott est plutôt ambitieuse, mais c’est une série calibrée pour la télévision, et il semble que les audacieux derniers livres aient atteint le point de rupture de ses possibilités de ré-invention, comme de son versant noir.
Pour le passage au cinéma, Alexandre Astier choisit de faire renaître l’espoir et la légèreté en contant le retour d’un roi dans les terres que son rival Lancelot a asservies. Tolkien ou Georges Lucas n’auraient pas dit mieux, mais l’humour si particulier de Kaamelott se mélange très mal au lyrisme et à l’émotion naïve. Il traîne toujours un air blasé et un regard mi-amusé, mi-grincheux qui en fait le digne représentant de l’idéal français, et d’une certaine façon un traité du désamorçage. A défaut d’en faire une grande fresque, le réalisateur orchestre parvient à insuffler à son film des allures de film d’aventure et une certaine ampleur. Il a entretemps tâté de la réalisation avec ses Astérix, et il parvient par moments (et surtout dans sa première partie) à transmettre le dynamisme et l’immersion que peut proposer un bon blockbuster. La musique qu’il a composé pour l’occasion est d’ailleurs l’élément qui rapproche le plus le film de ses maîtres. On y sent que son Arthur aimerait sortir de sa réserve, et passer un peu au-delà de cette mine bougonne qui brandit peu fièrement Excalibur. Mais ce serait littéralement hors-sujet. Alors il se perd dans des flashbacks inutiles, censés apporter une sorte de grandeur et de perspective (la méthode le Parrain 2), en marge des scènes de discussions typiquement kaamelottiennes. C’est finalement l’ADN de la série qui prend le dessus, et ce sont les scènes dramatiques qui jurent au beau milieu. Ce premier volet est très sympathique, divertissant comme il faut, parfois dépaysant, mais il fait peu monter la sauce. Il semble même se dérouler à vitesse grand V et donne l’impression d’avoir presque tout raconté. Pas de rabattage de cartes, mais quelques indices que le 2 sera une sorte d’Empire contre Attaque. Toutes proportions gardées.
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