OSS 117 – Alerte rouge en Afrique noire

Réalisation : Nicolas Bedos

Scénario : Jean-François Halin, Nicolas Bedos, d’après les personnages créés par Jean Bruce

Directeur Photo : Laurent Tangy

Montage : Anny Danché

Musique : Nicolas Bedos, Anne-Sophie Versnaeyen

Assistant Réalisateur : Daniel Noah Dittmann

Chef Décorateur : Stéphane Rozenbaum

Production : Eric & Nicolas Altmayer

Pays : France

Durée : 1h56

Sortie en salles le 4 août 2021. Sortie DVD/BluRay/4K Ultra UHD le 8 décembre 2021

Acteurs Principaux : Jean Dujardin, Pierre Niney, Fatou N’Diaye, Natacha Lindinger, Gilles Cohen, Wladimir Yordanoff, Pol White, Habib Dembélé

Genre : Comédie d’espionnage

Note : 7/10

Nous sommes au début de l’année 1981. Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117, est libéré d’Afghanistan pour effectuer le traitement informatique des dossiers des services secrets français. Un environnement au sein duquel il finit par bien s’intégrer. Mais lorsque son nouveau collègue OSS 1001 disparaît en Afrique, il est envoyé en mission d’urgence pour le retrouver et pour aider le dictateur local – bien utile à la France – à supprimer la rébellion à son régime. Sous l’identité de l’homme d’affaire Emile Cousin, 117 devra composer avec le nouveau venu, un modèle d’espion bien dans la veine des 80’s.

Un troisième OSS 117 douze ans après Rio ne répond plus c’est hasardeux, mais ce serait oublier le succès des deux premiers volets portés par le trio Jean Dujardin / Michel Hazanavicius / Jean-François Halin (également auteur de la très sympathique série Au service de la France). De par la qualité de ses dialogues, son timing comique et son rythme, OSS 117 reste un OFNI qui règne (presque) sans partage sur la comédie française des années 2000. Mais hors la machine à cash et le plaisir de faire une trilogie Dujardin (la série en est à son 11ème film au total), il fallait être optimiste pour miser sur l’intelligence de 2021 qui confondrait le discours d’un film avec deux minutes de paroles -pourvu qu’elles soient offensantes – prononcés par un figurant au dernier plan. Et c’était bien là l’intérêt du jeu d’équilibriste de ces deux sympathiques films, de savoir manier le pastiche et l’absurde pour moquer les refrains du passé sans oublier de proposer un film d’espionnage divertissant avec un anti-héros à la hauteur, en dépit de ce qu’il représentait. Nicolas Bedos, qui prend la suite de Michel Hazanavicius à la réalisation, peut compter sur Jean-François Halin et Jean Dujardin pour garder le cap. Il est rassurant de voir, malgré les peurs provoquées par la bande-annonce, que ce troisième volet est dans l’ensemble formaté sur le même logiciel et qu’il ne sacrifie pas son personnage sur l’autel du politiquement correct. Bien au contraire : OSS n’a jamais été aussi bondien. Et le politiquement correct sera balayé de façon très violente aux deux tiers du film.

Rassurés sur l’esprit de ce retour, on peut néanmoins relever quelques bugs dans la mise à jour. Rien de bien méchant, mais ces détails empêchent ce numéro 3 d’atteindre le niveau de ses prédécesseurs. Le premier est cette idée audacieuse mais casse-gueule d’avoir transporté l’agent aussi loin dans le futur, à l’extrême-frontière du territoire de l’ancienne France qu’il défend (l’accession de la gauche au pouvoir est proche). Bien que cette idée regorge de possibilités scénaristiques, les auteurs ont dû se rendre compte qu’on atteint vite un point de rupture, tant le décalage entre OSS et son entourage est grand. Ainsi le film essaie de jouer sur plusieurs tableaux pour rééquilibrer, se risquant même à une remise en question – certes passagère – du personnage, comme un semblant d’excuse pour rééquilibrer la balance, ainsi qu’à plusieurs contretemps psychologiques qui ralentissent un peu l’intrigue. Le film est aussi recadré dans le moule des 80’s autant dans son imagerie que dans son générique bondien plutôt réussi mais un peu gadget et cet atmosphère de guerre froide à couper au couteau. Pour peu, certaines scènes ne dépareraient pas dans un épisode de la série Archer. Ce troisième volet semble enfin avoir perdu l’esprit de concision percutant des premiers, autant sur le montage que dans son rythme interne. Ces scories n’empêchent pas de passer un bon moment et d’apprécier l’aisance avec laquelle Jean Dujardin débite les dialogues de Jean-François Halin, toujours sur le bon ton. Deux c’était suffisant, mais il serait dommage de refuser un peu de rab’.

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