Pig

Réalisation : Michael Sarnoski

Scénario : Michael Sarnoski & Vanessa Curtis Block

Directeur de la Photographie : Patrick Scola

Montage : Brett W. Bachman

Musique : Phillip Klein, Alexis Grapsas

Assistant Réalisateur : Michael A. Toscano

Production : Thomas Benski, Vanessa Curtis Block, Nicolas Cage, David Carrico, Ben Giladi, Adam Paulsen, Dori Rath, Joseph Restaino, Steve Tisch, Dimitra Tsingou

Pays : USA

Durée : 1h32

Sortie en France prochainement

Acteurs Principaux : Nicolas Cage, Alex Wolff, Adam Arkin, Cassandra Violet, Gretchen Corbett

Genre : Drame

Note : 7,5/10

Le Mandy de Panos Cosmatos semble avoir donné une nouvelle vigueur à Nicolas Cage. S’il enchaîne toujours les séries B avec une régularité de métronome, il peut désormais se permettre de renouer de temps à autre avec des rôles qui exploitent autre chose que sa moumoute ou sa capacité de surjeu inimitable, et qui peuvent lui permettre de surprendre. Il a su s’effacer récemment derrière les délires de Richard Stanley dans l’adaptation moyenne de Color Out of Space de H.P Lovecraft, puis faire sourire en héros mutique dans le très coloré et complètement barré Willy’s Wonderland. Le voilà qui nous reprend au dépourvu peu de temps après dans le rôle d’un homme vivant reclu à qui on a volé son cochon truffier. Rob est prêt à tout pour le retrouver, quitte à revenir à Portland, Oregon. Dans le chaos urbain où s’entrecroisent les ambitions et la violence, l’homme tranquille se sert du jeune Amir, autrefois son unique acheteur, pour remonter une piste et il devra également renouer avec sa gloire passée. Pig pourrait gentiment surfer sur le succès de Mandy, avec un Cage en roue libre prêt à massacrer la terre entière par vengeance (tout en s’accordant quelques drogues au passage). Mais il part très vite dans la direction opposée, dans une langueur qui étonne au premier abord, mais qui porte loin l’émotion.

Le film de Michael Sarnoski est mélancolique, contemplatif et il se distingue par son utilisation parcimonieuse de la musique et des coups d’éclats. La façon dont il parvient à capter des sentiments et des moments sans trop en faire étonne de la part d’un jeune réalisateur/scénariste qui n’en est qu’à son premier long. A l’instar du Ryan Gosling de Only God Forgives, Nicolas Cage est maltraité, humilié, mais ses allures de punching ball humains ne parviennent jamais à retirer l’aura de son personnage, sorte de vieux sage un peu fou qui avait autrefois le monde à ses pieds, mais qui a décidé, suite à un drame, de changer complètement de vie. Dans cette quête mâtinée de critique sociale, l’acteur mène tranquillement la danse, comme un bloc, et il parvient miraculeusement à s’effacer derrière le désespoir rentré de son personnage, jusqu’à laisser son réalisateur accompagner l’explosion finale, dont l’impact égale la pudeur. Il a à ses côtés le sympathique Alex Wolff qui se forge une belle carrière depuis Hérédité. Ici le désespoir et la nostalgie du temps passé sont contagieux, mais heureusement contrebalancés par une ode à la stimulation des papilles comme on en avait pas vu depuis le Ratatouille de Disney (et dans la série Hannibal, pour d’autres raisons). Pig est premier degré de la tête au pied, mais cela ne doit pas faire fuir les fans du Nicolas Cage over the top. La dimension de l’acteur le place encore ici en marge de tout ceux qu’il rencontre. Et ce n’est qu’un peu de douceur avant le très attendu Prisoners of the Ghostland de Sono Sion, qui sera présenté d’ici peu en avant première à l’Etrange Festival.

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