Réalisation : John Krasinski
Scénario : John Krasinski, Brian Woods
Directeur de la Photographie : Polly Morgan
Montage : Michael P. Shawver
Musique : Marco Beltrami
Chef Décorateur : Jeff Gonchor
Directeur Artistique : Christopher J. Morris
Son : Michael Barosky, Ethan Van Der Ryn, Eric Aadahl
Pays : USA
Durée : 1h37
Sortie en salles le 16 juin 2021

Production : Michael Bay, Andrew Form, Bradley Fuller, John Krasinski
Acteurs Principaux : Emily Blunt, Millicent Simmonds, Noah Jupe, Cillian Murphy, John Krasinski, Djimon Hounsou, Scoot McNairy
Genre : Drame Horrifique, Survival
Note : 7,5/10
Sans un Bruit 2 est d’emblée sympathique pour nous avoir évité un embarrassant Sans 2 Bruit, et surtout pour ne pas avoir échoué sur une plateforme de VOD. Le film devait à l’origine sortir le 18 mars 2020 et fut plusieurs fois reporté, mais le voilà à point nommé pour accompagner la réouverture des salles. On peut remercier Paramount Pictures qui assure la distribution en France pour avoir fait preuve d’autant de patience car à la vision de ce second volet du survival silencieux de John Krasinski, il est d’une grande évidence qu’une salle de cinéma est le terrain naturel d’un film de cette trempe. On imagine que l’acteur-réalisateur a du prendre un grand plaisir à faire naître cette suite, de par le défi que le premier avait constitué. Il reprend la même formule d’un drame intimiste en quasi temps réel, traversé de scènes horrifiques et reposant sur plusieurs montées en puissance. Mais contrairement aux règles des suites, il n’y aura pas de surenchère. Tout au plus la scène d’ouverture, bien plus spectaculaire que la déjà très bonne scène d’ouverture du premier, offrira une mise en bouche punchy dans la veine de La Guerre des Mondes de Spielberg. A l’instar de la série des Destination Finale, un début percutant semble être une des marques de fabrique de cette nouvelle franchise, mais nous reviendrons aussitôt après au silence plombant et à la mélancolie post-apocalyptique du premier volet.
La véritable montée en puissance est dans le travail de développement effectué sur un synopsis très fin. Alors que dans le genre, on voit de plus en plus une succession de péripéties bavardes se succédant sans réels développements, cette suite repose encore bien plus que son prédécesseur sur sa maestria à étirer le temps, focaliser sur les détails, mettre en valeur le moindre son (le mixage sonore est partie intégrante de l’horreur), jouer sur l’espace, exploiter dans ses derniers retranchements chacune de ses situations. Nous aurons ainsi, en plus du gros morceau d’ouverture, deux climaxs parfaitement exécutés, reposant tous deux sur un montage alterné qui semble avoir été storyboardé, tant il est abouti. Alors qu’au bout du premier climax, le souffle semble tomber dans une intrigue annexe plus dispensable, la seconde montée nous prend à revers pour terminer le film de façon puissante et sans fioritures. Il n’y a pas de hasard dans cette efficacité, mais un travail visible. Sans un Bruit proposait de bonnes idées de réalisation pour tenir en haleine en préservant le silence. Sans un bruit 2 en prend acte et passe à la vitesse supérieure. Le score tantôt mélancolique, tantôt horrifique, de Marco Beltrami accompagne très bien cette deuxième aventure de notre famille de survivants, rejointe pour l’occasion par Cillian Murphy, qu’il est bon de revoir dans une atmosphère post-apocalyptique (sans 28 jours plus tard, le survival ne serait pas où il est aujourd’hui). Ce nouvel opus n’entend pas être un chef d’oeuvre du genre, mais il assied une franchise originale qui avance avec une grande assurance.
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