The Return of the Seacaucus 7

Réalisation : John Sayles

Scénario : John Sayles

Directeur de la Photographie : Austin De Besche

Montage : John Sayles

Musique : Mason Daring, Tim Jackson, Bill Staines, Guy Van Duser

Production : William Aydelott, Jeffrey Nelson, Maggie Renzi

Pays : USA

Durée : 1h44

Sortie le 5 septembre 1980 (USA)

Acteurs Principaux : Bruce MacDonald, Maggie Renzi, Adam LeFevre, Maggie Cousineau, Gordon Clapp, Jean Passanante, Karen Trott, Mark Arnott, David Strathairn, John Sayles

Genre : Chronique, film de réunion

Note : 7,5/10

A la fin des années 70, John Sayles est déjà acteur, auteur de romans et scénariste pour la firme AIP de Roger Corman. Il a écrit le Piranhas de Joe Dante – avec qui il recollaborera sur Hurlements – et les Lady in Red et Alligator qui échouèrent tous deux dans l’escarcelle de Lewis Teague (futur réalisateur de Cujo et du Diamant du Nil). Sayles a pour ambition de passer à la réalisation, mais le succès de ces films ne lui ouvrent pas pour autant la voie, et Corman ne pourra pas lui être d’une grande aide car il vend le studio à la MGM en 1980. Il décide alors de financer lui-même son premier film, the Return of the Seacaucus Seven, avec les gains de ses scénarios, soit un budget modeste de 30 000 dollars. Ce premier essai nous emmène dans le New Hampshire, où Mike et Katie – deux instituteurs trentenaires – ont décidé d’accueillir le temps d’un week-end la vieille bande d’activistes avec qui ils ont passé leurs années d’université. Le week-end est ponctué de nostalgie, de ruptures et de nouvelles histoires. Il est aussi l’occasion de voir comment ont évolué tous ces idéalistes alors que le monde qu’ils avaient rêvé ne s’est jamais concrétisé.

The Return of the Seacaucus 7 est un film important car il établit déjà une grande partie des motifs des films de John Sayles. Il le lance dans la production indépendante – qu’il ne quittera qu’en de rares cas – et il entérine sa collaboration fructueuse avec sa moitié, la productrice/actrice Maggie Renzi, qui accompagnera la plupart de ses projets et continue encore de le soutenir (elle fut présente à ses côtés à la Cinémathèque Française). Renzi coproduit Return of The Seacaucus Seven. Elle y interprète également l’énergique et opiniâtre Katie, hôtesse de ce week-end particulier. John Sayles construit son propre système D, une méthode d’adaptation du scénario aux contraintes budgétaires. Sayles dégage le terrain en amont pour avoir les coudées franches sur ce qu’il peut maîtriser. Limiter l’action à une grande maison et des extérieurs et la situer sur un seul week-end permettent d’économiser sur les voyages, les permis et les costumes. Le faible budget ne permettant pas de multiplier les séquences d’action, il se limite à deux grosses scènes dynamiques (dont une belle partie de basket) et privilégie les interactions à caméra fixe.

Le sujet est aussi volontairement taillé pour des gens de son âge, pour permettre à ses amis de rejoindre le casting. Le réalisateur et sa productrice accueillent dans la distribution David Strathairn (Goodnight and Goodluck, L.A Confidential, récemment la série The Expanse) et Gordon Clapp (futur Greg Medavoy de la série NYPD Blue), qu’ils ont rencontré lors de leurs études au William’s College. Tous deux deviendront des éléments récurrents de ses premiers films, avant d’être connus d’un plus grand public. Sayles se réserve également un véritable rôle, celui d’Howie – le seul père de famille de tous les personnages – inaugurant les apparitions qu’il ferait dans des rôles secondaires dans la plupart de ses films. Le compositeur Mason Daring rejoint aussi son équipe, qu’il ne quittera plus par la suite. The Return of The Seacaucus Seven marque d’emblée la volonté de John Sayles de réaliser des films « choral » qui abordent les points de vue de tous les membres d’un groupe. Des saynètes conviviales prises au vif alternent avec des discussions plus graves et individualistes , marquant une certaine rupture de ces anciens avec ce qu’ils étaient, et pour ceux qui n ‘ont pas rompu, une crainte de l’avenir. C’est pourtant un vent d’hédonisme qui souffle sur ce week-end, une fraicheur qui émane probablement d’un cinéaste, d’acteurs et d’une équipe de tournage globalement peu expérimentée, mais enthousiastes. Un film inscrit dans son temps qui aborde librement de nombreux sujets tabous et qui ose tout ce qu’il doit oser pour les besoins de l’histoire. Cette recherche d’authenticité, de sujets qui n’ont pas été abordés ailleurs au cinéma, ou pas de la façon qu’il recherche, guidera John Sayles sur ses films suivants.

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