Réalisation : Kevin Kölsh & Dennis Widmyer
Scénario : Jeff Buhler & Matthew Greenberg d’après le roman de Stephen King « Pet Semetary »
1er assistant réalisateur : Beau Ferris
Directeur photo : Laurie Rose
Chef Monteur : Sarah Broshar
Bande originale: Christopher Young
Directeur artistique : Todd Cheniawsky
Chef décorateur : Ann Smart
Effets Spéciaux/Maquillage : Adrien Morot
Durée : 1h41
Pays : USA
Sortie le 10 avril 2019

Production : Lorenzo Di Bonaventura, Mark Vahradian, Steven Schneider, Mark Moran, Paramount Pictures, Di Bonaventura Pictures, Alphaville Films
Budget : 21 M$
Genre : Horreur
Acteurs Principaux : Jason Clarke, Amy Seimetz, Jeté Lawrence, John Lithgow, Hugo & Lucas Lavoie, Obssa Ahmed
Note : 4/10
« Simetierre » est le meilleur roman de Stephen King car il traite d’une réalité glaçante contre laquelle personne ne peut fuir. Cette entropie si difficile à combattre, puisque dénuée de raison, qui suit la mort d’un proche, King n’a pu la transmettre que par une longue exposition, invitant le lecteur à partager le lien qui unissait la famille Creed, et particulièrement le père Louis à son fils Gage. Aussi les premières minutes de ce Simetierre touchent directement au coeur : La photo de Laurie Rose introduit une sensation de réalité, le bruit du camion fait sursauter, le score inquiétant de Christopher Young suffit à souligner la menace qui pèse (à ce niveau, on pense au début de « Hérédité »), le cadre isole les personnages qui seront bientôt seuls face à la mort, les acteurs étonnent par leur naturel, Jason Clarke en tête. Le duo de réalisateur a compris. Serait-il parvenu à créer la proximité que le film de 1989 avait échoué à transposer? Mary Lambert avait rendu un film honorable, fidèle au livre, mais trop pressé et ironique pour faire ressortir le drame de Louis Creed. Mais il se révèle au final bien plus fidèle à l’oeuvre de Stephen King que ce Simetierre 2019.
Le choix d’une victime différente aurait pu se défendre, mais il oblige à opérer une série de modifications qui se révèlent au mieux dispensables, au pire sabotent complètement le climat construit. Le premier de ces choix mène à un accident complexe (provoqué par une série de décisions) qui contraste avec la simplicité et l’inéluctabilité de celui de Gage (un gamin en bas âge traverse la route). Dès lors, le film part complètement en vrille. La folie causée par la douleur de Louis Creed et son LONG chemin de croix de la profanation d’une tombe à l’enterrement au ‘simetierre’ du titre – épine dorsale du récit de King – sont vite évacués. Le film est trop occupé à se saisir d’une voix pour rationaliser bêtement tous les éléments irrationnels du récit ou imiter Regan/Pazuzu dans l’Exorciste. Ainsi se déroule devant nos yeux une série de saynettes grotesques (lorsque le public a ri dans le ciné, tout était perdu) qui nous éloignent définitivement des personnages. Cette infidélité qui a fait voler toutes les fondations comme un château de carte n’est au final que la confirmation de la grande cohérence de l’oeuvre dont le film s’inspire, qu’il vaut mieux ne pas prendre de haut. Rendez-vous pour un troisième essai en 2049?
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