Le Fantôme du Moulin-Rouge

Réalisation : René Clair

Scénario : René Clair

Assistant Réalisateur : Georges Lacombe

Directeurs photo : Jimmy Berliet & Louis Chaix

Monteur : René Clair

Décors : Robert Gys

Effets Spéciaux : René Clair

Costumes : Paul Poiret

Pays : France

Sortie le 13 mars 1925

Version restaurée diffusée à la Cinémathèque Française le 13/04/2019. Accompagnement musical par Serge Bromberg.

Production : Films René Fernand

Genre : Film de Fantôme, Comédie dramatique

Acteurs Principaux : Georges Vaultier, Sandra Milovanoff, Albert Préjean, Maurice Schutz, José Davert, Paul Ollivier, Madeleine Rodrigue

Durée : 1h38

Note : 7/10

A l’occasion de la rétrospective René Clair qui se poursuit jusqu’au 9 mai 2019, la Cinémathèque Française diffuse cette restauration toute fraîche (sortie du labo quatre jours plus tôt!) d’un des premiers films du réalisateur. Le résultat est du beau boulot mené par Lobster Films compte tenu des éléments restants avec lesquels il leur a fallu jongler : Une copie incomplète tirée des collections de la Cinémathèque et un contretype en provenance du British Film Institute. Le teintage a quand à lui pu être reconstitué à partir des indications de la copie du BFI. Nous pouvons donc plonger dans les meilleurs conditions dans l’histoire de ce jeune député largué par la femme qu’il aime et qui accepte de participer aux expériences peu orthodoxes d’un docteur. Celles-ci permettront à son âme de quitter son corps dans une forme de sommeil astrale et accessoirement d’aller HANTER PARIS. René Clair était de ceux qui utilisaient le cinéma pour introduire la fantaisie, le bizarre dans la réalité. En l’occurence la capitale, qu’il se plaît à réveiller (ou à immobiliser pour le cas de « Paris qui dort ») dans ses films muets, utilisant des techniques parfois rudimentaires venus des précurseurs des effets spéciaux, aux premiers temps du cinéma. La technique de la sur-impression pour représenter le fantôme, comme une sorte d’hologramme évoluant sur des décors réels, produit son charme sur de nombreuses scènes. Les imperfections dans la coordination de l’acteur contribuent à ce charme, comme elles se calent sur des passages comiques.

Le film s’en est trouvé prolongé de vingt minutes, sans qu’on puisse constater une minute de gras. Le scénario de ce fantôme du Moulin Rouge est très riche, comportant quatre actes qui pourraient constituer quatre films différents tout en s’insérant sur la ligne globale. La première partie réaliste lorgne vers le mélodrame, avec une suite d’intrigues qui conduisent à la perte de repères du héros et à une rencontre au Moulin-Rouge. Le film glisse ensuite vers la résolution d’un mystère en se teintant de comique burlesque. Vient ensuite le film fantastique à proprement parler, quelque part entre l’homme invisible, la comédie et le fantôme romantique que l’on retrouvera des décennies plus tard dans l’aventure de Madame Muir (1947), Always (1989), Truly Madly Deeply (1991) ou Ghost (1990). Ce dernier pointe son nez pour une belle conclusion du troisième acte. Le quatrième sera un suspens teinté de sadisme enchâssé dans la résolution du problème du premier acte. Le tout s’enchaîne sans perdre un seul des enjeux, et avec une telle fluidité qu’on en vient à regretter que les genres ne puissent plus cohabiter aussi sainement dans les films français actuels. L’accompagnement au piano de Serge Bromberg ne fit qu’ajouter au plaisir de la projection.

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