Réalisation : Terry Bourke
Scénario : Terry Bourke
Directeur de la Photographie : Brian Probyn
Montage : Rod Hay
Musique : Bob Young
Assistant Réalisateur : Mark Egerton
Chef Décorateur : Gary Hansen
Production : Terry Bourke, Rod Hay
Durée : 1h58
Pays : Australie
Sortie le 13 novembre 1975 (Australie)

Acteurs Principaux : Judith Anderson, Joseph Furst, Alex Cord, Michael Craig, John Meillon, Tony Bonner
Genre : Western, Horreur
Note : 6,5/10
Du 5 au 21 juillet, la Cinémathèque Française a la bonne idée de nous faire voyager dans la vague de cinéma d’exploitation qui sévit en Australie du début des années 70 au milieu des années 80, dans le sillage de la plus respectable nouvelle vague australienne (portée notamment par Peter Weir, à ces débuts). Ce tour très large de la « Ozploitation » permet de redécouvrir du culte (les 3 Mad Max, la Dernière vague), du plus récent et un peu hors sujet (Cut, Wolf Creek) du récemment décoré (le très bon Wake in Fright) et quelques pépites plus rares, parmi lesquels cette auberge des damnés. Sorti en 1975, le film de Terry Bourke est un étrange objet qui nous transporte dans une Australie aux allures d’Ouest Américain. Une diligence parcourt les immensités de l’Outback, alors que la vie des hors-la-loi et des chasseurs de primes suit son cours. Au beau milieu de cette Australie de la fin du XIXe, le couple Straulle a ouvert une auberge où il ne vaut mieux pas mettre les pieds si on ne veut pas repartir les pieds devant au matin. Bien décidé à mettre la main sur celui qu’il pense être le responsable des nombreuses disparitions dans le coin, le chasseur de primes Cal Kincaid embarque le trooper Moore dans une poursuite musclée. Les deux équipiers finiront par croiser ce couple (presque) au-dessus de tout soupçon et ils devront survivre à l’horreur déjà vécue par nombre des clients de l’auberge.
La première partie de Inn of the Damned se vautre avec luxure et sans aucun complexe dans le western européen, à coup de ganaches typées, de nudité et d’instincts basiques. Avec ses ralentis fiévreux, son générique de fin buccolique et sa mélodie entêtante, on pourrait soupçonner Terry Bourke d’avoir voulu emboiter le pas au Il était une fois la Révolution de Sergio Leone. Il n’a bien sûr pas le talent d’un Sergio Leone, et cette première partie arrive tout au plus à faire sourire, comme si on était dans un western italien qui ne s’assume pas complètement. Mais on aurait tort d’en rester là car lorsque le western se mue en film d’horreur, un suspens s’installe peu à peu, pour culminer dans un jeu de nerfs très efficace entre le chasseur de prime et le couple d’aubergiste. Les saynettes un peu anarchiques du début deviennent une unité de lieu tendue, dans un temps qui s’étire et une belle gestion de l’espace. Puis le drame vient peu à peu compléter le tableau dans un final amer. Ce curieux mélange prend étonnamment bien et laisse une impression générale plutôt positive.
Le second intérêt de Inn of the Damned est dans son casting. Tête d’affiche de luxe, Judith Anderson n’est pas moins qu’une des plus grandes stars de Broadway des années 30, qui eut ensuite des rôles notables dans le Rebecca d’Hitchcock, le Laura de Preminger ou And then they were None de René Clair. L’actrice faisait alors un bref retour dans son Australie natale, avant de retourner aux Etats-Unis où elle incarnerait la matriarche Minx Lockridge du soap opera Santa Barbara. On peut difficilement faire plus éclectique. On y retrouve aussi John Meillon, ganache bien connue des amateurs de cinéma australien, vue dans les voitures qui on mangé Paris de Peter Weir, dans Wake in Fright et qui incarna Walter Reilly dans Crocodile Dundee. On découvre enfin dans le rôle de Cal Kincaid un jeune Alex Cord qui n’est pas encore le « Archangel » de Supercopter.
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