Réalisation : Jonah Hill
Scénario : Jonah Hill
Directeur Photo : Christopher Blauvelt
Montage : Nick Houy
Bande Originale : Trent Reznor & Atticus Ross
Direction artistique : Justin Allen
Chef Décorateur : Jahmin Assa
Casting : Allison Jones
Budget : 16 M$
Pays : USA
Durée : 1h24
Sortie le 24 avril 2019

Production : Eli Bush, Jonah Hill, Ken Kao, Scott Rubin, Lila Yacoub, A24 Film,Waypoint Entertainment
Genre : Chronique adolescente
Acteurs Principaux : Sunny Suljic, Katherine Waterston, Lucas Hedges, Na-Kel Smith, Olan Prenatt, Gio Galicia, Ryder McLaughlin
Note : 8/10
Le premier film de Jonah Hill en tant que réalisateur n’est pas tout à fait un film nostalgique des années 90, comme son titre semblerait l’indiquer. Certes, il tire sur la bonne corde pour qui a vécu son adolescence au milieu des années 90, et il le fait très bien. Baignée d’une bande son mêlant le Wu Tang Clan, TuPac, A Tribe Called Quest, les Pixies, le « Kiss From a Rose » de Seal ou l’Unplugged de Nirvana (un anti-Captain Marvel en somme), cerné par les skateurs et les couleurs ternes, cette chronique pourrait se dérouler à d’autres époques, en faisant changer le décor. Plus que les 90’s, elle transmet la nostalgie des premières années de l’adolescence alors même qu’elle ne cache pas l’environnement terrible dans lequel évolue le « gang ». Stevie a 13 ans lorsqu’il devient « SunBurn », le plus jeune membre d’un groupe de skater qui l’ont pris sous leur aile, compensant une famille peu présente. Accompagné de ces nouveaux potes, il se sent enfin vivre et expérimente à tout va, passant bien souvent la ligne qui met en danger sa vie.
Egalement auteur du scénario, Jonah Hill choisit de s’effacer derrière ses jeunes acteurs, les laissant évoluer comme dans un milieu naturel. Il aurait eu tort de brider ce casting étonnant d’authenticité qui gravite autour de l’attachant et (déjà) charismatique Sunny Suljic. C’est un vrai bonheur de suivre les errances de ce groupe et d’apprendre à les connaître par petites touches dans cette rue qui ne donne que peu la place aux sentiments. Le voyage est d’autant plus grisant qu’il ne s’agit pas que d’impressions, mais de véritables ressentis, passant principalement par le héros, mais s’attardant plus ou moins sur chacun d’entre eux. On ressent l’oppression du code, le bonheur de l’intégration, l’excitation de la nouveauté, et encore plus fort les chocs et les accidents. A cet égard, 90’s ne ménagera pas ceux qui pensaient se reposer devant un film pépère. Ce premier film est un réservoir d’émotions à l’état brut, qui prend les coups comme il les donne, et une réussite indéniable. La conclusion qui montre les meilleurs moments de cet été, ceux qui resteront pour l’avenir, ne sera qu’un rapide survol d’un film court (et tant mieux!), qui pose un contraste humain sur une jeunesse qu’on tend à idéaliser.