Réalisation : Wiliam Castle
Scénario : Robert Bloch
Assistant réalisateur : Herbert S. Greene
Directeur Photo : Arthur E. Arling
Montage : Edwin H.Bryant
Bande Originale : Van Alexander
Chef Décorateur: Boris Leven
Budget : 550 000 $
Pays : USA
Durée : 1h32
Sortie en 1963, Diffusé le 3 mai 2019 à la Cinémathèque Française

Production : William Castle, Dona Holloway, Columbia Pictures Corporation
Genre : Thriller horrifique
Acteurs Principaux : Joan Crawford, Diane Baker, Leif Erickson, Howard St-John, George Kennedy, Lee Majors
Note : 7/10
Pour ouvrir la soirée Cinéma Bis spéciale John Crawford/William Castle, dans le cadre du cycle consacrée à Crawford, la Cinémathèque Française nous offre une tueuse à la hache. William Castle était dans les années 50 et 60 un ingénieux réalisateur de séries B horrifiques connu pour son efficience et son sens du spectacle. C’est lui qui inspiré le personnage joué par John Goodman dans « Panique sur Florida Beach » de Joe Dante. Il marche ici dans les pas du psychose d’Alfred Hitchcock, ayant même recruté Robert Bloch, l’auteur du livre « Psycho ». Mais c’est un juste retour de bâton, considérant qu’Hitchcock a décidé de filmer l’histoire de Norman Bates après avoir vu le succès des premiers films réalisés par William Castle. Sous ses allures de film d’exploitation, Strait-Jacket permet à Joan Crawford de confirmer un talent qu’elle avait fait exploser dans Qu’est-il arrivé à Baby Jane? de Robert Aldrich, toute en charisme et en monstruosité humaine. Il n’est fait aucun doute sur le danger que représente le retour de cette femme dans sa famille après un internement de vingt ans causé par le meurtre de son mari adultère. Sa fille est prête à se marier, mais elle devra gérer ce retour avec une grande patience, et juguler la tendance de la mère à se revivre dans le passé, prompts à faire ressurgir ses pulsions meurtrières. Peu à peu, de nouveaux meurtres sont commis, et garder la face devient de plus en plus difficile.
La meurtrière diabolique est un bon film à suspens qui est porté par Joan Crawford du début à la fin, laissant un peu sur le carreau la jeune héroïne et son fiancé. Mais contrairement à ce que le début pourrait nous suggérer, son jeu montre de nombreuses nuances qui la rendent profondément humaine, tout en titillant le spectateur sur sa nature de prédatrice. Une montée crescendo avec des disparitions et un mariage en danger, jusqu’à la dernière partie qui déclenche un événement prompt à déchaîner la folie meurtrière de cette femme. Le final prend le spectateur au dépourvu dans un twist difficile à voir venir, qui se dévoile dans une scène surréaliste. Ce retournement de situation vaut le coup d’oeil à lui seul, pour qui n’est pas déjà emballé par l’inquiétante présence de Joan Crawford, ou bien curieux de voir les apparitions de George Kennedy (en garçon de ferme) ou de Lee Majors (ici en victime, dans son premier rôle).
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