Réalisation : Miguel Sapochnik
Scénario : David Benioff & D.B Weiss
Directeur Photo : Fabian Wagner
Montage : Tim Porter
Bande Originale : Ramin Djawadi
Décors : Deborah Riley
Supervision des effets visuels : Joe Bauer, Steve Kullbach
Budget de la saison 8 : 90 M$ pour 6 épisode
Durée : 1h20
Pays : USA
Diffusé le 19 mai 2019 sur HBO et le 20 mai 2019 sur OCS.

Acteurs Principaux : Kit Harrington, Emilia Clarke, Maisie Williams, Isaac Hempstead Wright, Sophie Turner, Peter Dinklage, Gwendolyn Christie, Liam Cunningham
Production : Greg Spence, Chris Newman, Vince Gerardis, Frank Doelger, David Benioff, D.B Weiss, George R R Martin
Note : 7,5/10
Cet article contient de nombreux spoilers.
Les dernières images de The Bell donnaient peu d’ouverture aux scénaristes pour terminer Game of Thrones. A la vue de l’épisode final, ils auront choisi la sécurité. A l’image de cette saison 8, la série se termine sans grand éclat, mais en ayant correctement rempli son cahier des charges. Ainsi comme le laissait suggérer l’épopée, les grands gagnants seront les survivants des Stark et l’histoire se concluera sur la destruction du Trône de Fer et autour d’une poignée de « justes » sélectionnés parmi les personnages les plus populaires du show. D’une logique implacable, ce dernier épisode fait une série de choix de raison qui découlent tous du changement de position de la mère des dragons, passée de libératrice à ennemie. La pierre angulaire de l’épisode sera donc une scène entre Daenerys et Jon Snow, qui forcera ce dernier à porter pour la dernière fois le costume de l’intérêt du peuple. Elle se termine par la destruction du trône de fer par Drogon. Absurde en tant que telle, cette scène pourrait passer pour une aubaine scénaristique si Bran, le roi omniscient en devenir, n’avait pas le pouvoir de se transmuer dans des animaux. Aurait-il profité que le trône de fer n’ait plus d’occupant pour prendre possession de Drogon et en finir avec ce pouvoir, par simple précaution? Le glissement de l’intrigue vers la passation du trône du titre d’un tyran à l’autre semble nourri par le revirement de Daenerys et conférer à l’objet un pouvoir noir surnaturel. Le futur prétendant aurait donc assuré ses arrières en supprimant l’enchantement. OU BIEN LE DRAGON EST JUSTE DOUE D’INTELLIGENCE, et il cachait bien son jeu.
La dernière partie de l’épisode est faite d’ellipses qui isolent les événements, contraignant particulièrement leur impact dramatique. La désignation d’un nouveau roi est particulièrement risible dans ce qu’elle comporte d’enfantillages et d’absence de débats. La mise en place du nouveau Conseil du roi est une réunion de bons potes qui se permettent une référence coup de coude au livre de George R R Martin. Au milieu de ces scènes hasardeuses se trouvent quelques beaux moments qui se passent de dialogues : En tête la complétion émouvante de l’histoire de Jamie Lannister par Brienne et le moment où Tyrion retrouve son frère et sa soeur sous les décombres de King’s Landing. Ces moments sont à peu près dignes des series finale des séries HBO du premier « âge d’or ». Le reste, s’il est efficace et logique, ne permet pas de reconsidérer la série rétrospectivement, ni de quitter les héros complètement soufflé par des choix finaux radicaux. Peut-être victime de son succès, Game of Thrones n’aura pas su enfoncer le clou comme l’ont si bien fait The Wire, Six Feet Under ou les Sopranos. Restent dix années d’aventures épiques qui ont redéfini le média télevisuel, et ce n’est pas rien.