Réalisation : Neil Marshall
Scénario : Andrew Crosby & Christopher Golden d’après l’oeuvre de Mike Mignola
Directeur Photo : Lorenzo Senatore
Chef Monteur : Martin Bernfield
Bande Originale : Benjamin Wallfish
Directeur Artistique : Alexei Karagyaur
Chef Décorateur : Paul Kirby
Maquilleurs : Maria Stankovitch, Yana Stoyanova, Don Lanning
Budget : 50 M$
Pays : USA
Durée : 2h01
Sorti le 8 mai 2019

Production : Millenium Films, Dark Horse Entertainment, Lloyd Levin, Lawrence Gordon, Marc Helwig, Mike Mignola
Genre : Reboot dispensable
Acteurs Principaux : David Harbour, Milla Jovovitch, Ian McShane, Sasha Lane, Daniel Dae Kim, Thomas Haden Church, Stephen Graham, Douglas Tait, Brian Gleeson, Penelope Mitchell
Note : 4/10
Il y’a 15 ans, Guillermo Del Toro était au top de sa maturité artistique. Après le sublime l’Echine du Diable et le shakesparien Blade 2, il livrait sa version du Hellboy de Mike Mignola, déclaration d’amour aux monstres, récit d’aventure crépusculaire et mélancolique teinté d’occultisme, de comédie et de romance. L’impressionnante beauté plastique de cette première adaptation se doublait d’un score magique de Marco Beltrami. Le deuxième volet autorisait Guillermo Del Toro à livrer un film de potes teinté de fantasy, un film d’action un peu plus éloigné de la lettre des comics. Mike Mignola ne digéra pas cette direction et Del Toro partit vers d’autres horizons. L’auteur des comics Hellboy est associé à ce reboot, mais il semble difficile d’évaluer sa contribution. Le film de Neil Marshall a peut-être un esprit plus rentre dedans qui expose un héros plus proche – physiquement et mentalement – du Hellboy sur papier glacé, mais il ne possède à peu près rien de l’esprit et de l’atmosphère gothique de l’oeuvre, et surtout il ne possède aucune âme.
Ce Hellboy 2019 peut se résumer à un maxi best of du bestiaire de Mignola. Budget limité oblige, ce bestiaire est coupé au CGI datant du milieu des années 2000 et ne présente au final pas de plus grand intérêt plastique que pouvait procurer un Hansel et Gretel, Witch Hunters. La bande originale est à l’avenant, sans véritable univers. L’histoire propose la résurrection de Nimue, qui prend donc le rôle que Raspoutine avait dans la première adaptation. La sorcière des légendes arturiennes et son lieutenant, l’amusant Gruagach, sont bien le plus grand intérêt du spectacle. Pour le reste, nous revisiterons Anung Un Rama et la destinée de Hellboy, mais dans une version expurgée de toute implication, où le rapport filial entre Bruttenholm et son fils se résume à une foire d’empoigne aux limites de la beauferie. David Harbour assume très bien son rôle de diable rouge, ce qui n’était pas une mince affaire, mais il ne parvient pas à créer du liant dans ces diverses parties si disharmonieusement imbriqués. Le but était visiblement d’en mettre plein les yeux, peu importe le fond et la forme. Malheureusement Hellboy, c’est un peu plus que ça.
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