I know this much is true

Créateur / Showrunner : Derek Cianfrance

Scénario : Derek Cianfrance, Anya Epstein d’après Wally Lamb

Réalisation : Derek Cianfrance

Directeur Photo : Jody Lee Lipes

Montage : Jim Helton, Malcolm Jamieson, Nico Leunen, Dean Palisch, Ron Patane

Bande Originale : Harold Budd

Production : HBO Films

Durée : 6 x 55 mn

Diffusé sur HBO à partir du 10 mai 2020

Visible en France sur OCS à partir du 11 mai 2020

Acteurs Principaux : Mark Ruffalo, Phillip Ettinger, Melissa Leo, Kathryn Hahn, Rosie O’Donnell, Archie Panjabi, John Procaccino, Rob Huebel, Imogen Poots

Genre : Drame

Note : 8,5/10

Tiré de l’ouvrage de Wally Lamb « la puissance des vaincus »,  I know this much is true conte le calvaire de deux frères jumeaux, l’un est schyzophrène, l’autre est condamné à prendre soin de lui depuis leur adolescence. Les deux sont Mark Ruffalo. Le meilleur des acteurs Marvel a trouvé le parfait véhicule télévisuel dans cette mini-série qu’il a produit et porté à bout de bras, bien aidé par la permissivité de HBO et le concours au scénario et à la réalisation de Derek Cianfrance, réalisateur de Blue Valentine et The Place Beyond the Pines. Dès son pilote, I know this much is true coche toutes les cases de Sharp Objects, petite merveille de drama policier que HBO nous avait déjà livré à l’été 2018. La patte d’un réalisateur/scénariste de cinéma – Cianfrance a aussi bien réussi que Jean-Marc Vallée à transformer un matériel littéraire en une pure expérience sensorielle de plusieurs heures – la performance oscarisable de Ruffalo et de Phillip Etinger – c’était aussi le cas d’Amy Addams et de ses camarades féminines de Sharp Objects – version présente et passé de jumeaux aux caractères opposés, une portion retirée des Etats-Unis, des flashbacks et une noirceur peu commune même pour du HBO. A ce jeu, la seconde enterre la série de Jean-Marc Vallée. Il n’y a pas de genre comme le polar pour servir de balises dans la noirceur. On pourrait arguer que la figure du proche courage face aux institutions renvoie à nombre de téléfilms de M6. Il n’y aura pourtant ici aucun indice qui pave la route pour prédire où elle nous mènera, ni le luxe d’une position d’observateur/juge d’un combat manichéen. Nous sommes contraint de vivre le calvaire de Dominick Birdsey et la pression croissante qu’il subit, partant de l’acte de trop qui mettra en danger la liberté de son frère.

I know this much is true prend racine dans l’internement forcé de Thomas suite à son auto-mutilation, mais le présent ouvre régulièrement des portes sur la jeunesse des deux frères, révélant la sensibilité encombrante du premier tandis que le second tente envers et contre tout de faire sa vie.  Ces flashbacks ponctuent harmonieusement l’histoire. Jamais superflus, ils servent dans la plupart des cas à fournir un contexte pour restituer l’état d’esprit de Dominick (la malédiction familiale) ou le lien construit avec son frère sans avoir recours aux dialogues. L’aspect le plus réussi de la série est l’immersion qu’elle impose en dépit d’un scénario cumulatif de malheur qui pourrait sombrer dans le pathos à tout moment. Bien que chaque épisode dure près d’une heure et présente de longues scènes, le tempo ne faiblit jamais. On trouve la même montée en puissance dans la confrontation larvée avec une psychiatre perspicace que dans les événements plus physiques. Puis le récit nous amène dans le passé, avec l’arrivée du grand-père aux Etats-Unis, pour nous guider vers un final en forme de réconciliation. Le ton est toujours juste, le rythme est toujours étudié. L’utilisation d’une chouette brochette de seconds rôles pour donner la réplique à Ruffalo (Imogen Poots, Archie Panjabi, Rosie O’Donnell, Juliet Lewis, Melissa Leo), le montage, mais aussi un talent certain pour enfermer le spectateur, à la fois dans l’intériorité des personnages et dans le décor enveloppe ces six épisodes. Cela n’a rien de glamour,  d’autant moins quand on a subi plus de deux mois de confinement. Mais il y’a peu de séries qui peuvent se targuer de nous embarquer du début à la fin d’un épisode en se coupant d’autant de facilités.

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