Réalisation : Patrick Vollrath
Scénario : Patrick Vollrath, Senad Halilbasic
Chef Opérateur : Sebastian Thaler
Montage : Hansjörg Weissbrich
Son : Simone Weber, Daniel Iribarren
Chef Décorateur : Thorsten Sabel
Production : Jonas Katzenstein, Maximilian Leo, Augenschein Filmproduktion, Novotny&Novotny Filmproduktion GmbH, Amazon studios
Pays : Allemagne, Autriche
Durée : 1h32
Sorti sur Amazon Prime Video le 19 juin 2020

Acteurs Principaux : Joseph Gordon Levitt, Omid Memar, Aylin Tezel, Carlo Kitzlinger, Murathan Muzlu, Paul Wollin
Genre : Film de Cockpit
Note : 5/10
Etrange concept que ce 7500 sorti tout droit de l’esprit d’un jeune réalisateur allemand. Il suit l’attaque d’un groupes de terroristes islamistes dans un avion (7500 est le code d’un détournement d’avion), tout en ne quittant jamais le cockpit et le héros, un co-pilote qui devra gérer le stress de la situation sans sortir des lieux. Tout est dit. Peut-être faut-il ajouter que le pilote en question est Joseph Gordon Levitt, ce qui ajoute une petit côte sympathie au projet car notre Tom Hanks des années 2000 n’est plus trop présent dans le paysage ces derniers temps. Sa présence et une réalisation plutôt lisible et efficace permettent d’aménager une plage de tension sur la première demie-heure, mais elle ne parvient pas à tenir le deuxième acte. Dès lors, les rebondissements deviennent téléphonés et le scénario trahit lui-même ses propres faiblesses (l’absence de sécurité, l’attaque à bout de verre) qui rendaient déjà l’intrigue plutôt bancal.
Patrick Vollrath ne pêche pas par une absence de talent -la réalisation et le son tiennent la route – mais par une succession de balles qu’il se tire dans le pied, refusant des sorties salutaires du cockpit qui n’auraient pas détruit le concept de son film ou bien une bande originale qui aurait permis de guider le spectateur vers d’autre sentiments que la tension. Si on a pu voir des films concept de cet acabis dans une cabine téléphonique (Phone Game), dans un cercueil (Buried) ou sur une île cernée par les tirs (Le très bon Utoya 22 juillet) leur réussite était principalement due à une écriture irréprochable qui savait surprendre le spectateur à intervalle régulier et amener une empathie plus forte pour le personnage clé. Nous n’aurons ici que le défilement d’éléments prévisibles sur une intrigue linéaire et une sur-utilisation du temps réel. L’alliance promise entre un des terroristes et le co-pilote se fera d’une façon particulièrement hasardeuse, uniquement soulignée par le jeu des acteurs. Ce qui est également le cas de la dernière partie du film, anti-climatique et étirée au possible. On peut se dire que ce 7500 aurait pu encore gagner en immersion projeté dans une salle de cinéma ou amputé de vingt bonnes minutes, mais il est plus juste de dire qu’il ne tombe pas à pic après plusieurs semaines de confinement. Et surtout qu’on ne peut pas faire tenir un long métrage uniquement sur un concept.
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