Les révoltés de l’an 2000 – Quien Puede Matar a un Nino?

Réalisation : Narciso Ibanez Serrador

Scénario : Narciso Ibanez Serrador d’après le roman de Juan José Plans

Chef Opérateur : José Luis Alcaine

Assistant Réalisateur : Mahnahen Velasco

Montage : Antonio Ramirez de Loaysa, Juan Serra

Chef Décorateur : Juan Alonso

Directeur Artistique : Juan Garcia

Bande Originale : Waldo Rios

Décorateur : Ramiro Gomez

Pays : Espagne

Durée : 1h47

Sorti en France le 2 février 1977. Ressort en salles en version restaurée le 12 août 2020.

Production : Manuel Salvador, Julio Parra, Manuel Perez, Penta Films

Acteurs Principaux : Lewis Fiander, Prunella Ransome, Antonio Iranzo, Maria Luisa Arias

Genre : Horreur, Survival

Note : 8,5/10

Une semaine avant l’ouverture des salles de cinéma, il est toujours nécessaire de se réfugier dans le virtuel. Ce n’est donc pas au Forum des Images que cette version restaurée des « Révoltés de l’an 2000 » fut projetée en avant-première, mais dans une salle virtuelle. De quoi profiter de cet excellent film d’horreur des 70’s dans de bonnes conditions sans perdre le bénéfice de l’intervention éclairée du réalisateur Fabrice du Welz sur le film (qui a revêtu sa casquette de fan pour l’occasion) et de Vincent Paul-Boncour, directeur de Carlotta Films, éditeur qui a réalisé la restauration. « Les révoltés de l’an 2000 » est le deuxième et dernier film pour le cinéma de Narciso Ibanez Serrador, après « la Résidence » (1969). Le réalisateur, qui a particulièrement oeuvré à la télévision, notamment sur la version originale des « Pelliculas Para No Dormir », eut par la suite une influence considérable sur le cinéma fantastico-horrifique latin, notamment sur Dario Argento (Suspiria est inspiré de la Résidence), Guillermo Del Toro ou Juan Antonio Bayona. Pourtant, s’il engrangea les dollars en son temps, Les révoltés de l’an 2000 entra peu à peu dans un oubli dont il ne sortit que récemment, grâce à l’hommage de cette nouvelle génération. Cette belle copie confirme toutes les qualités des révoltés de l’an 2000, survival inquiétant et film d’exploitation assumé qui a su digérer ses nombreuses influences pour ménager une tension et un malaise typique de l’horreur des 70’s, mais avec une sensibilité particulière.

Les révoltés de l’an 2000 est encore un parfait exemple de titre d’exploitation qui a très mal vieilli alors que le titre original Quien Puede Mata un Nino? (qui peux tuer un enfant?) englobe parfaitement le propos du film. Deux touristes anglais passent des vacances en Espagne. Ils rejoignent une île que le mari a déjà visité des années auparavant et découvrent que cette île n’est plus peuplée que d’enfants. Une chose terrible s’est déroulée la veille : les sales gamins ont tué tous les adultes. La menace horrifique est ingénieuse et elle est présentée sans artifices. Les enfants errent sur l’île, silencieux en dehors des rires et de leurs jeux. Les massacres qui se poursuivent et qui menacent le couple sont d’ailleurs assimilés à des jeux, à la fois cruels et imprévisibles. Le fait que rien n’identifie ces enfants comme des monstres, si ce n’est leurs crimes, rend la décision de les tuer d’autant plus difficile (mais celà se résorbe vite). De par ses longues images d’archives lors du générique de début qui montrent des enfants victimes des grands massacres du XXème siècle, l’acte de révolte des enfants acquiert une portée politique certaine. Mais le réalisateur tempéra cette portée, admettant qu’il aurait préféré que ces images apparaissent à la fin du film. Le propos principal est surtout de confronter les adultes à cette perte de repère sans donner d’explication à ce qui a causé leur attitude. Des indices sont donnés par une transmission via le regard, mais nous n’en saurons pas plus. Narciso Ibanez Serrador l’influenceur montre que lui aussi naviguait sous influence, et les meilleures. Il décrit lui même ce film comme un croisement entre « Les oiseaux » et « la nuit des morts vivants », deux films clairement repris ici, mais il y’a aussi du Tobe Hooper de « Massacre à la tronçonneuse » dans cette horreur sèche et réaliste, du « Rosemary’s Baby » dans la ritournelle qui enveloppe le film et « les dents de la mer » de Steven Spielberg irriguent l’introduction. Tout cela est admirablement digéré. L’empathie ressentie pour ce couple ordinaire et les coups de théâtre ménagées par le final achèvent de faire traverser le temps à ce petit classique. Sa renaissance sera dans les salles le 12 août prochain.

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