Réalisation : David Dobkin
Scénario : Will Ferrell, Andrew Steele
Chef Opérateur : Danny Cohen
Assistant Réalisateur : Jonathan McGarry
Montage : David Dobkin
Bande Originale : Atli Örvarsson
Chef Décorateur : Paul Inglis
Direction Artistique : Nigel Evans, Ketan Waikar
Production : Will Ferrell, Jessica Elbaum, Chris Henchy, Adam McKay, Gary Sanchez Productions, Netflix
Pays : USA
Durée : 2h03
Sortie le 26 juin 2020 sur Netflix

Acteurs Principaux : Will Ferrell, Rachel McAdams, Pierce Brosnan, Dan Stevens, Melissanthi Mahut, Demi Lovato, Johannes Haukur Johannesson, Bjorn Hlynur Haraldsson
Film : Frat Pack Comedie
Note : 5/10
Curieuse ironie qu’un film à la gloire de l’Eurovision soit produit par des américains. Destiné à être diffusé sur Netflix ce 16 mai, soit le jour du concours de l’Eurovision de cette année, Story of Fire Saga a été repoussé, mais il sort un mois plus tard alors que la COVID nous a obligé faire le deuil de la compétition de cette année. Un tel sujet avait de bonnes chances d’être abordé dans une comédie poussée par Gary Sanchez Production (la boîte de Will Ferrell et Adam McKay). On ne compte plus les comédies de compétition sportives supportés par le duo dans le sillage du somptueux Ricky Bobby, roi du circuit. Alors pourquoi pas une compétition de chansons. Et disons le, le sujet est suffisamment kitsch pour que Ferrell puisse se laisser aller. C’est donc avec une certaine curiosité que nous pouvons accueillir cette pantalonnade, tout en sachant qu’elle s’inscrira dans un schéma usé jusqu’à l’os. Et c’est malheureusement le cas. Cet Eurovision Song Contest : Story of Fire Saga est la comédie la moins surprenante et la plus fainéante que Will Ferrell a pu porter. le film plaque le canevas habituel sur une histoire d’amour avec notre duo de chanteur, avec pour seule originalité de se placer dans un petit village d’Islande, l’occasion de voir quelques bonnes têtes d’islandais et un Pierce Brosnan qui se contente d’être lui-même. Le temps de trouver un prétexte, notre duo déménage à Edimbourg pour participer au fameux concours.
Puis le film se transforme en voyage magique au pays de l’eurovision, avec en point d’orgue une scène de comédie musicale rassemblant quelques anciens participants du concours. Vient ensuite le show, et la catastrophe qui va conduire à la remise en question du héros. Et à partir de là, le pilotage automatique ne s’embarrasse même plus de scénario. Toutes les scènes ne sont plus que fonctionnelles, la plus ridicule étant le retour au pays et départ en mer du personnage de Ferell orchestré pour faire durer plus longtemps le film (on est pas dans du Judd Appatow, mais c’est long). On aura compris en regardant l’ensemble des prestations scéniques que nous ne sommes pas dans le pastiche de l’Eurovision, et c’est bien dommage, car il y’avait matière à rire tout en gardant un peu de déférence envers cette compétition qui a su fédérer sur plusieurs générations. Au mieux nous aurons droit au cabotinage de Dan Stevens en russe pas encore sorti du placard. Au pire, au sempiternel personnage Ferrellien enfantin et fort en gueule, qui n’a ici rien à sauver. Même s’il est toujours à la production, Adam McKay a déserté le navire depuis trop longtemps pour voguer avec noblesse et verve politique vers les Oscars (The Big Short, Vice). David Dobkin est un bon réalisateur, mais il n’est responsable que du versant le moins drôle des films du Frat Pack, et il applique la formule Ferrell sans aucun génie. Rachel McAdams devient la variable d’ajustement pour refaire gagner son capital sympathie au film et la fin, bien que prévisible, possède ce petit quelque chose qui le fait remonter d’un coup pour passer du côté du film divertissant. Mais il aura fallu bien du remplissage.
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