Showrunners / Créateurs : Trey Parker & Matt Stone
Scénario : Trey Parker, Matt Stone, Brian Grader
Réalisation: Trey Parker
Musique : Jamie Dunlap
Département Artistique : David Brown, Ramiro Cazaux, George Holguin, Shaina Reyes
Animateurs : Andrew B. Rhoades, Eddie Alvarado, Andy Arett, Oliver De Guia, James Dion, Jonathan Eden, Lesley Hur, Neil Ishimine, Dave Koch, Jason Lopez, John Luciano, Scott Oberholtzer, Edgar Tellez
Synchro : Jonathan Robert, Anthony San Anselmo
Monteur Son : D.A Young
Pays : USA
Durée : 48 mn
Diffusé le 30 septembre 2020 sur Comedy Central

Production : Franck C.Agnone II, Adrian Beard, Bruce Howell, Vernon Chatman, Giancarlo Ganziano, Anne Garefino, John ‘Nancy’ Hansen, David List, Gary Martinez, Mark Munley, Kurt Nickels, Trey Parker, Matt Stone, Nate Pellettieri, Greg Postma, Lydia Quidilla, Wonnie Ro, Darryl Sancton, Jack Shih, Jenny Shin, Eric Stough, Keo Thongkham
Voix (US) : Trey Parker, Matt Stone, April Stewart, Chris Borkovec
Genre : Animation, satire
Note : 8,5/10
Il fallait plus qu’une pandémie de COVID 19 pour empêcher Trey Parker et Matt Stone de sévir. Il était même d’utilité publique que South Park s’empare de cette année 2020 qui est à peu de chose près une saison de South Park en Live. Le duo et son équipe a donc expérimenté le travail en confinement sur le plus long épisode depuis le film en 1999. Un marathon pas de tout repos, mais qui valait bien le coup. Depuis ses débuts en 1997, la série n’a jamais connu de chute vertigineuse de qualité, faute de combattants sur le même ring. Mais quelques saisons de routine avaient heureusement été brisés par la saison 19 et une intrigue fleuve particulièrement savoureuse. Puis les années décomposant un peu plus les Etats-Unis avaient reproduit quelque peu cette routine. Ce premier épisode de la saison 24 permet de réaffirmer le statut d’exception de la série la plus terriblement pertinente de son époque. South Park est plus que jamais sur le front, et ce Pandemic Special fonce dans le tas, toujours avec humour, en arrivant encore à étonner malgré cette lourde concurrence de la réalité.
Le centre de l’intrigue est sans étonnement Randy Marsh, qui poursuit son business de marijuana à la plantation Tégrité. Il décide de mettre en place un produit spécial COVID. Mais il est bientôt rattrapé par son passé, et plus précisément l’épisode « Band in China »sur la censure en Chine (23-02), dans lequel il avait copiné avec la souris Mickey venue marchander du Disney dans le pays. Les deux avaient enculé une chauve souris, qui pourrait être celle qui a propagé la COVID. Randy décide de tout faire pour cacher son méfait, mais Mickey n’hésitera pas à l’enfoncer. Parallèlement, les professeurs de l’école de South Park refusent d’enseigner et les flics prennent le relai. Ils transforment l’école des cinq héros en prison dans un long confinement servant à dissimuler leur bavure sur Token lors d’une fusillade. Fidèle à elle-même, la population de South Park s’écharpe sur l’usage des masques et est incapable de rester tranquille lors d’une visio pour l’avenir de l’enseignement de ses enfants. Lorsque les enfants décident de demander de l’aide à Donald Trump, celui-ci justifie de laisser faire la COVID pour éliminer un maximum de mexicains, ce qui satisfera sa base électorale. On l’aura compris, Parker & Stone sont en grande forme et ils ont rarement aussi bien exploité leur galerie de personnages. Ils sont aussi inquiets, comme finit par l’avouer Stan, comme d’habitude la voix de la raison, une voix qui se fait en cette année de plus en plus lointaine. Lorsque le président en personne vient perturber un happy end fédérateur, la série trouve un moment de gravité, où même les personnages deviennent sans voix, comme ceux qu’elle a su insérer ça et là dans ses épisodes les plus édifiants. Ce moment de gravité dure peu longtemps, mais on sent qu’il signifie beaucoup pour les auteurs.