The Nevers

Créateur / Showrunner : Joss Whedon

Scénario : Joss Whedon, Melissa Iqbal, Madhuri Shekar, Jane Espenson, Kevin Lau, Douglas Petrie, Laurie Penny

Réalisation : Joss Whedon, David Semel, Zetna Fuentes

Directeur Photo : Seamus McGarvey, Ben Smithard, Richard Donnelly, Kate Reid

Bande Originale : Mark Isham

Direction Artistique : Rachel Aulton, John Martyn, Hazel Keane, Glenn Marsh, Clint Whelan

Cheffe Décoratrice : Gemma Jackson

Pays : USA

Durée : 6 x 52 mn

Diffusée sur HBO depuis le 11/04/2021 et en H+24 sur OCS

Production : Bernadette Caulfield, Jane Espenson, Philippa Gosslett, Douglas Petrie, Joss Whedon, Ilene S. Andress

Acteurs Principaux : Laura Donnelly, Ann Skelly, Ben Chaplin, Olivia Williams, James Norton, Tom Riley, Amy Manson, Nick Frost, Eleanor Tomlinson, Pip Torrens

Genre : Fantastique, Comédie, Drame

17 ans après la fin de la série Angel, je n’attends plus grand chose de Joss Whedon, et j’en suis le premier attristé. Mais The Nevers est un projet sous la bannière Mutant Enemy, en collaboration avec Jane Espenson et Douglas Petrie – des anciens de Buffy contre les vampires – et diffusé sur HBO, ce qui est assez neuf pour le créateur de la Tueuse. Et suffisant pour ma part, pour tenter l’aventure. Le sujet est l’apparition de super-capacités chez des femmes (et très peu d’hommes) de l’époque victorienne. »Les touchées », qui ont hérité leur don d’un événement surnaturel suscitent la défiance des notables, qui voient en elles une menace pour l’empire britannique. Whedon n’a clairement plus à prouver qu’il peut parler de ces sujets avec originalité. Mais peut-on encore faire original sur ces sujets en 2021?

Le Pilote de The Nevers pioche bien dans les lieux communs de l’époque victorienne et nous balance une directrice d’orphelinat courage pour aider les « touchées ». Cependant, les décors victoriens sont bien mis en valeur et l’action y’est bien filmée. Puis il y’a une volonté de mêler les genres : de la comédie (légèrement décalée, à la Whedon), du drame social, du film historique, de la SF, et une pointe de lyrisme. Le tout peut faire un peu gloubiboulga, mais la sauce finit par prendre dès le deuxième épisode. La meilleure surprise vient de l’adaptation au format feuilleton HBO. Whedon a pris de la bouteille à la réal et il s’attarde sur des choses a priori superflues, mais qui parviennent à installer une ambiance et développer une empathie réelle pour les personnages. C’est aussi parceque la saison ne compte que six épisodes. Lorsque les événements se seront emballés, nous n’aurons plus trop le loisir de souffler.

The Nevers se pose dans un mélange savant de l’Univers victorien de Dr Who (l’héroïne aurait pu être écrite par Steven Moffat), de Beaucoup de bruit pour rien (l’adaptation de Whedon), de Damon The Leftovers Lindelof (un côté choral et lyrique), de la série Ripper Street et de comics (Hors l’argument S-F, c’est un X Men à l’ère victorienne). La poésie et l’humour qui se dégagent de certaines scènes apportent une grande fraîcheur au thème du féminisme, trop souvent traité avec une gravité guerrière. C’est un peu comme si les choses reprenaient à l’extension du pouvoir de Buffy, mais dans une autre époque. Dans un contexte historique aussi rigide, comment ces femmes pourraient-elles apprendre à appréhender ces pouvoirs absurdes dont elles ne savent rien et protéger leur vie, sans devenir à leur tour des puissances destructrices ? Certaines choisissent, souvent contraintes par le destin, la voie de la haine et du crime, d’autres cherchent un équilibre quotidien avec les « normaux » tout en vivant en marge, bien que cet équilibre soit très fragile. A l’issue du troisième épisode qui fait particulièrement bien avancer l’intrigue, les enjeux grandissent. Les deux derniers épisodes de la saison réservent même un éclatement narratif plutôt audacieux, et répond avec élégance aux questions laissées en suspens.

Le seul gros défaut de cette première saison est qu’elle est au final trop dense, taillée pour une bonne quinzaine d’épisodes au moins. Whedon et ses scénaristes s’en sortent malgré tout très bien. Les personnages sont bien dessinés, l’univers est bien installé et les enjeux sont maintenant plus clairs. Le maestro quitte déjà le poste de showrunner pour céder les clés à Philippa Gosslett (co-scénariste de How to talk to girls at parties). Il n’y a plus qu’à espérer que cette qualité d’écriture persiste après la passation.

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