Sons of Philadelphia – The Sound of Philadelphia

Réalisation : Jérémie Guez

Scénario: Jérémie Guez, d’après le roman de Pete Dexter

Directeur de la Photographie : Menno Mans

Montage : Damien Keyeux & Brett M. Reed

Musique : Severin Favriau

Production : Aimée Buidine, Julien Madon, Christine Vachon, David Hinojosa, Trevor Matthews, Nick Gordon, Jérémie Guez

Pays : France, Belgique, Pays-Bas, USA

Durée : 1h30

Sélection Festival Reims Polar 2021. Sortie en salles le 26 mai 2021

Acteurs Principaux : Matthias, Schoenaerts, Joel Kinnaman, Maika Monroe, Paul Schneider, Nicholas Crovetti

Genre : Film noir, gangsters

Note : 6/10

Le Festival Reims Polar a lieu cette année sur une plateforme web, comme ce fut le cas pour le festival de Gérardmer. Parmi une sélection riche qui peut être accessible du 26 au 30 mai, il pourra être conseillé de zapper le nouveau film du réalisateur de Blackbird, s’il passe près de chez vous : Sons of Philadelphia est sorti ce mercredi dans un nombre honorable de salles (140) en dépit de l’embouteillage de films causé par ces sept mois de confinement cinématographique. Nous suivons deux cousins, Peter & Michael (Matthias Schonaerts & Joel Kinnaman) issus d’une famille irlandaise ancrée dans la criminalité de Philadelphie. Le père de Peter (Ryan Philippe) a par le passé payé le prix du défi lancé à la mafia italienne qui dirige la ville. Le gamin a été élevé par son oncle et a grandi avec son cousin, qui le considère comme son frère. Le cousin a acquis une influence dans la ville qui lui a donné des ailes, et il entend bien défier à son tour cette mafia italienne par la seule méthode qu’il connait : la violence expéditive. Placide et mesuré, Peter tente de sauver Michael de lui même, mais aussi un de leurs amis qui a eu le malheur demander de l’argent à Michael et dont la vie est menacé. Alors que son impuissance grandit face à la progression des événements, il se rapproche peu à peu de la soeur de celui ci (Maika Monroe, révélée dans It Follows).

L’intrigue de Sons of Philadelphia incite à dire « c’est la même chanson », mais on ne demande pas à un film noir d’être original ou imprévisible. S’il tire son épingle du jeu, c’est dans sa capacité à captiver et à nous embarquer dans les méandres de la chute de ses personnages. Jérémie Guez axe son récit sur la reproduction de la violence aux Etats-Unis comme l’a fait récemment la saison 4 de Fargo, et plus spécifiquement sur la reproduction familiale de cette violence. Il lorgne aussi du côté de Denis Lehane, car dans la description de l’amitié de ces hommes (et femme) qui ont grandi ensemble, il ne manque que l’appui sur la misère et un peu plus d’humanité, pour retrouver le Boston de l’auteur de Gone Baby Gone. C’est peut-être cette touche d’humanité qui manque le plus ici, car en se reposant trop sur Peter (Matthias Schonaerts peut trop facilement porter un film), Guez oublie de faire vivre les personnages annexes et de jouer sur leurs relations comme Dennis Lehane savait si bien le faire. Son film s’achemine vers une issue tragique sans respiration, à l’exception d’une belle scène entre Michaël et la soeur de son ami condamné. Mais cette scène n’est que le prélude à une romance, et non une fin en soi. Guez exécute avec un talent certain les figures imposées du néo-noir et il livre un film distrayant, tendu, gangréné par ses non-dits. Il offre aussi un beau rôle de père à Ryan Philippe, qu’on avait plus vu depuis quelques temps. Mais il aurait pu être bien plus avec plus de variations et des personnages moins archétypaux.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Propulsé par WordPress.com.

Retour en haut ↑

%d blogueurs aiment cette page :