Réalisation : Sono Sion
Scénario : Aaron Hendry & Reza Sixo Safai
Directeur de la Photographie : Sohei Tanigawa
Montage : Taylor Levy
Musique : Joseph Trapanese
Production : Nate Bolotin, Kô Mori, Michael Mendelsohn, Laura Rister, Reza Sixo Safai
Pays : USA
Durée : 1h44
Compétition Etrange Festival 2021

Genre : Post-apo, Fantastique, Action
Note : 5,5/10
Dans un futur post-apocalyptique, la ville de Samourai Town a survécu à un enfer nucléaire et elle est tombée sous la coupe du gouverneur, un américain qui mène une vie de pacha au dépens des victimes de la catastrophe, tous coincés dans le Ghostland. Lorsque sa petite-fille Bernice se trouve prisonnière de la zone, il s’offre les services de Nicolas Cage (Hero), ancien braqueur qu’il a sorti de taule pour la ramener à la maison. Il l’affuble aussi d’un costume en cuir conçu pour exploser s’il ne termine pas sa mission dans les temps ou s’il la drague un peu trop. Arrivé à destination, Hero se rend compte de la réalité des habitants du Ghostland et il prend fait et cause pour eux.
Grand stakhanoviste adepte du mauvais goût filmique, le japonais Sono Sion a souvent été comparé à Takashi Miike. Il semble qu’il ait acquis un autre trait de son compatriote, celui de ne nous faire attendre encore et encore un nouveau chef d’oeuvre, que ne sera certainement pas ce Prisoners of the Ghostland. Le temps où l’inventivité de Cold Fish, Guilty of Romance, Antiporno ou Why don’t you play in Hell valaient à eux seuls le détour par l’Etrange Festival commence à sembler lointain. Sono Sion est un si grand habitué des lieux qu’on lui donne désormais un chèque en blanc. Le réalisateur a aussi acquis l’aura suffisante pour qu’on lui confie Nicolas Cage et un scénario dans la veine de New York 1997/Los Angeles 2013. La livraison fut longue, pour cause d’un mauvais état de santé et de la naissance d’un heureux événement pour le sieur Sion. De retour aux affaires, il a décidé de s’éclater en boostant le nombre de japonais au casting et de troller un max le scénario américain qu’on lui a confié. Le résultat n’est pas catastrophique et comporte quelques moments sionesques bien nawak, mais son côté cheap fait plus penser aux post-apo fauchés des 80’s qui passent à la Nuit Nanarland qu’à un émule de John Carpenter ou George Miller. Après une belle performance dans Pig, Nicolas Cage revient à ces Cageries habituelles (avec une couille explosée), au milieu d’un Bill Moseley en mode Colonel Sanders en roue libre et d’une cour des miracles internationale qui semble avoir été composée pour amuser le réalisateur. Le scénario est confus et visiblement un prétexte à des affrontements brouillons. Au milieu de cette faune, le sérieux de Sophia Boutella ajoute une dimension encore plus décalée à l’entreprise. Maintenant que le troll est passé et que Sion San en a profité un maximum, il est prié de revenir aux affaires pour nous pondre une de ces merveilleuses absurdités à rallonge dont il a le secret.