South Park – Saison 25

Créateurs / Showrunners : Trey Parker & Matt Stone

Réalisation : Trey Parker

Scénario : Brian Graden, Trey Parker, Matt Stone

Directeur de la Photographie : Gareth Taylor

Montage : Giancarlo Ganziano

Musique : Jamie Dunlap

Département Son : D.A Young, Joe Schiff

Animateurs : Dave Koch, Andy Arett, Scott Oberholtzer, Anthony Sant’Anselmo, Jason Lopez, James Dion, Jonathan Robert, Andrew B.Rhoades, Neil Ishimine, John Luciano, Edgar Tellez, Lesley Hur, Oliver De Guia, Jonathan Eden, Shaina Reyes, Charis Patton, Kristen McCormick, George Newman, David Brown, Jason Gabriel, Winter Rafferty, Jacob Glaser

Pays : USA

Durée : 6 x 22 mn

Diffusée sur Comedy Central du 2 février 2022 au 16 mars 2022

Production : Trey Parker, Matt Stone, Anne Garefino, Frank C. Agnone II, Daryl Sanctone, Vernon Chatman, Adrien Beard, Bruce Howell, Eric Stough, Kurt Nichels, John ‘Nancy’ Hansen, David List, Mark Munley, Nate Pelletieri, Greg Postma, Lydia Quidilla, Wonnie Ro, Jenny Shin, Keo Thongkham

Voix US : Trey Parker, Matt Stone, April Stewart, Nona Marshall, Adrien Beard, Kimberly Brooks,

Genre : Animation adultes

Note : 8/10

A peine sortie d’une saison atypique qui nous a donné les plutôt bons Pandemic Special et Vaccination Special et l’excellent dyptique Post COVID, South Park fête son quart de siècle. Trey Parker et Matt Stone s’apprêtent à amorcer une nouvelle ère après la signature de leur deal avec Paramount+. Cette saison 25 de 6 épisodes, une des plus courtes de la série, a tout l’air d’être une remise en jambes, un retour aux fondamentaux après une période COVID 19 faite de système D. Les créateurs de South Park prennent un peu de recul vis à vis des story arc saisonniers installés depuis la saison 18. Cette saison n’aura pas de grand fil rouge identifié, mais cela ne signifie pas qu’elle n’installe pas de changement durable : La ferme Tégrité de Randy accueille un concurrent inattendu et les Cartman, déclassé par la migration des citadins, se voient contraints de déménager dans un endroit sordide. Les épisodes ‘standalone‘ centrés sur un personnage « hors cercle des quatre » reviennent (Butters et Token sont très présents), mais le sentiment est qu’une sorte d’équilibre est atteinte entre les aventures de Stan, Kyle, Cartman et Kenny, la mise en avant de leurs camarades et celle de l’encombrant Randy Marsh – affublé de son sidekick Servietsky. Cet équilibre reste à confirmer sur une saison plus importante. Le retour au format classique prend enfin acte des bouleversements des dernières années, entrés dans l’ADN de la série.

Les positions sur la COVID, la cancel culture et autres positions radicales de ces dernières années ont laissé des traces. Pajama Day (25-01) aurait pu être tiré de la saison 24. Il repose sur un élément déclencheur d’une grande banalité. Le PC principal a interdit la « journée pyjama » à toute la classe pour leur faire payer le traitement réservé à Mr Garrison (ils ne l’écoutent pas quand il déballe sa vie privée devant eux). Les élèves tentent tant bien que mal de défendre leur position alors que des adultes se mettent à porter des pyjamas pour les défendre, considérant l’interdiction de cette journée pyjama comme un retour de l’Allemagne Nazie. Très vite, ceux qui ne portent pas un pyjama deviennent la cible des activistes. Le PC principal gagne en humanité dans ce segment absurde au possible, qui souligne l’absence de gradation dans l’indignation, la difficulté du compromis, et qui renvoie une nouvelle fois à la question du masque. Credigree weed’s St Patrick Day Special (25-06) décrit des habitants tout aussi extrémistes le jour de la Saint Patrick, mais dans une atmosphère d’appropriation culturelle et de cancel culture. La Fête Irlandaise sera t’elle cancelled en cette année 2022? Nous vous laissons le découvrir, en compagnie de Butters et de Randy March.

Les nostalgiques de la mémo-myrtille de la saison 20 ( ces baies qui donnent envie de revivre le passé ) pourront se laisser bercer par Back to the Cold War (25-04), un autre « Butters Centric » plus brûlant dans l’actualité. Un concours de poneys est le prétexte à faire revivre les paranoïa de la guerre froide, alors que la Russie s’apprête à entrer en guerre. Nous y voyons les parents de Butters tout mettre en oeuvre pour qu’il batte un jeune concurrent russe. Pendant ce temps, McKay tente de faire revivre aux élèves le bon vieux temps des abris atomiques et de la Guerre Froide. Se gargariser d’un passé qu’il pense « glorieux » lui permet de se rassurer, alors qu’il approche de la soixantaine. C’est aussi le cas de Vladimir Poutine au Kremlin, pris d’une frénésie 80’s/Guerre Froide autrement plus réelle et qui s’apprête à faire beaucoup plus de dégâts…

The Big Fix (25-02) est l’épisode le plus singulier de la saison. Il démarre sur une nouvelle mesure de discrimination positive qui prévoit de ne plus soutenir les fermiers blancs cultivant de la marijuana, ce qui conduit Randy à devenir ami avec le père de Token pour conserver la Ferme Tégrité. Introduit dès le début de la série, Token a été nommé ainsi en référence au personnage noir intégré dans les séries tévés pour contenter la minorité. Stan découvre, en même temps que nous, que le vrai nom de Token est Tolkien, alors que tout les autres personnages semblaient être au courant. Comment a t’il pu se tromper pendant autant d’années ? Est-il inconsciemment raciste pour avoir pensé possible que des parents nomment ainsi leur enfant? C’est l’avis du médecin qu’il vient consulter (qui fait sauter le quatrième mur pour traiter également le spectateur de raciste). De là dérive une croisade très maladroite de Stan pour purger sa culpabilité. The Big Fix fait partie de ces épisodes majeures de South Park qui abordent frontalement un thème complexe par plusieurs niveaux de mise en abîme. La réponse maladroite des blancs à un problème de non-représentativité des noirs ayant été dès les années 90 de créer ce Token , le nom du seul gamin noir de la cour de récré dénonçait déjà l’incompréhension d’un vrai problème, et son maquillage par une solution détournée. En distillant l’idée qu’il s’est toujours appelé Tolkien et en conservant ce nom pour l’avenir, Parker et Stone prennent acte de l’impossibilité actuelle de discuter d’un sujet qui pouvait alors être mis sur la place publique. Cette impossibilité étant elle-même actée par des blancs qui agissent une nouvelle fois moins pour la représentativité que pour calmer leur culpabilité et leur égocentrisme.

Cette saison 25 s’autorise à aborder des sujets plus légers avec le côté méchant des premiers South Park. Le plus anecdotique Help! My Teenager Hates me ! (25-05) met un coup de projecteur sur l’âge ingrat en confrontant notre quatuor à des partenaires adolescents insupportables dans le cadre de rencontres de Airsoft Gun. L’hilarant City People (25-03) démonte les populations des villes et les agents immobiliers dans un contexte d’exode rurale vers South Park. Un épisode très savoureux qui voit Eric Cartman se tirer une belle balle dans le pied pour les saisons à venir. Cette saison est donc très éclectique et son plus grand défaut est de suivre le rythme d’une saison classique. A peine a t’elle eu le temps de décoller, que tout est déjà fini. La déception est inévitable, mais elle n’empêche pas d’être conforté sur dans l’idée que le cap est dans la bonne direction pour la suite.

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