Sunshine State

Réalisation : John Sayles

Scénario : John Sayles

Directeur de la Photographie : Patrick Cady

Montage : John Sayles

Musique : Mason Daring

Chef Décorateur : Mark Ricker

Direction Artistique : Shawn Carroll

Production : Maggie Renzi, Nancy Schafer

Pays : USA

Durée : 2h21

Inédit en France. Sortie aux USA le 12 juillet 2002.

Acteurs Principaux : Angela Bassett, Edie Falco, Timothy Hutton, James McDaniel, Bill Cobbs, Mary Steenburgen, Eunice Stokes, Jane Alexander, Ralph Waite, Gordon Clapp, Alan King, Alex Lewis, Charlayne Woodward, Miguel Ferrer, Clifton James, Marc Blucas

Genre : Film Choral, Chronique

Note : 6,5/10

Plantons le décor : Une petite ville de Floride qui fut, avant l’instauration des droits civiques, un lieu de prédilection de la communauté afro-américaine locale. Depuis, la mixité s’est progressivement installée. Un projet immobilier d’envergure vise à construire un terrain de golf sur la zone côtière. Experts, promoteurs, commerciaux et avocats préparent le terrain, alors même que la fête des Boucaniers (coutume locale vaguement historique) bât son plein. Dans ce contexte, la patronne du seul restaurant local – un héritage qu’elle assume comme un fardeau- s’entiche du géomètre du projet, une actrice sur le déclin revient avec son mari visiter sa mère qu’elle n’a pas revue depuis des années, un sportif qui fut autrefois une star revient aussi en ville, une femme dirige avec conviction la fête des boucaniers tandis que son mari tente par tous les moyens d’en finir avec sa vie (…). Tout ce petit monde évolue dans les 2h20 de ce film, alors que le sens de l’Histoire du quartier est en suspens.

En 2002, John Sayles n’a plus rien à prouver de sa capacité à gérer à sa façon un film choral. Sunshine State paie pourtant son tribut à Robert Altman un peu plus qu’il ne devrait. La patte du réalisateur de MASH, Short Cuts et Gosford Park se mélange à l’approche localisée et sociale de Sayles pour donner un mélange plus ou moins bien digéré. Le réalisateur/scénariste/monteur semble très soucieux de porter la voix des habitants de cette ville côtière (notamment à travers du médecin incarné par Bill Cobbs), mais elle devient très vite peu audible lorsque le film se concentre sur les destins croisés des habitants. Dès lors, l’intrigue fil rouge se noie dans un une comédie/drame de moeurs – plutôt réussi au demeurant, mais qui met au premier plan les rapports humains et les destins individuels. C’est un choix logique, car Sunshine State vient dans la période la moins structurée de John Sayles, entre Limbo et Casa de Los Babys, deux films eux-mêmes construits sur leurs personnages et qui ne suivent pas de vrai intrigue, si ce n’est un vague contexte. Sunshine State possède un contexte important et signifiant, qui aurait gagné à être un peu plus défendu.

Le film s’apprécie néanmoins très bien comme la somme de plusieurs portraits croisés de familles, des portraits présents qui parlent aussi du passé, dans l’attente de savoir à quelle sauce le futur les mangera. Edie Falco, éternelle Carmella Soprano – tire son épingle du jeu en quadra fatiguée par le poids de la responsabilité familiale et une vie sentimentale agitée. L’habituée Angela Bassett soutient sans surprise un rôle de femme forte au milieu de son clan reconstitué de pièces éparses. Sayles permet enfin à Gordon Clapp, compère des premières heures, de revenir dans un de ses films sous les traits d’un homme criblé de dette, suicidaire malchanceux magnifique. On voit au final peu passer ces 2h20. Sunshine State est aussi modeste que divertissant, et plutôt inoffensif par rapport au Silver City à venir. A l’instar de Passion Fish pour la Louisiane, on se laisse guider avec plaisir par John Sayles comme si nous étions des vacanciers en Floride, entre de bonnes mains. Pour une fois qu’une affiche ne ment pas !

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