Inexorable

Réalisateur : Fabrice Du Welz

Scénario : Joséphine Hopkins, Aurélien Molas, Fabrice Du Welz

Directeur de la Photographie : Manuel Dacosse

Montage : Anne-Laure Guéguan

Musique : Vincent Cahay

Direction Artistique : Manu de Meulemeester

Production : Anne-Laure Declerck, Thibault Gillis, Christophe Hollebeke, Philippe Logie, Laurie Mella, Jean-Yves Roubin, Nicolas Stoquart, Cassandre Warnauts, Sophie Xhaerdez

Pays : France, Belgique

Durée : 1h38

Sortie en salles le 6 avril 2022

Acteurs Principaux : Benoît Poelvoorde, Mélanie Doutey, Alba Gaia Bellugi, Catherine Salée, Jackie Berroyer

Genre : Thriller, drame familial

Note : 7,5/10

Fille d’un éditeur célèbre récemment décédé, Jeanne Drahi emménage dans la demeure familiale en compagnie de son mari, Marcel Bellmer, écrivain à succès, et de leur fille. Mais une étrange jeune fille, Gloria, va s’immiscer dans leur vie et bouleverser l’ordre des choses. Présenté en compétition de cet Etrange Festival, Inexorable est le septième film de Fabrice du Welz, un réalisateur habitué des lieux et l’un des rares réalisateurs francophones dont aucun des films ne laisse indifférent, une mention d’attention supplémentaire étant de mise lorsqu’une Gloria intègre la distribution. En 2014, le belge qui fut révélé par Calvaire emprunta un tournant volcanique en adaptant le parcours de Raymond Fernandez et Martha Beck, les « tueurs aux petites annonces ». Aleluia est à ce jour son film le plus intense, le plus immersif. C’est la première incursion de Gloria dans les films de Du Welz. Elle reviendra sous les traits d’une adolescente schyzophrène qui entraîne dans sa fuite un gamin amoureux, fasciné par elle. Présenté à l’Etrange Festival il y’a tout juste deux ans, Adoration était plus abstrait, contemplatif, un certain point de rupture dans le ressenti des personnages dans ce qu’ils avaient de plus extrêmes et de plus simple.

Gloria est donc de retour sous les traits du loup dans la bergerie dans cet Inexorable, un thriller plus balisé qui navigue sur les eaux d’un Claude Chabrol de première époque, que Fabrice du Welz se plaît à pervertir dès qu’il en a l’occasion. L’introduction classique propose une montée en puissance efficace, soutenue par des plans inquiétants et scrutateurs. Il ne fait aucun mystère des intentions de Gloria, mais il se plaît à jouer avec le spectateur sur sa véritable identité. Le jeu se prolongera avec une injonction du réalisateur lui-même à observer les indices dans le générique de fin, alors que le film en lui-même est plutôt clair. Une des plus grandes qualités d’Inexorable est de ne pas laisser traîner les non-dits, de ne pas stopper l’emballement du récit pour le diluer inutilement. La montée en puissance est parfaitement maîtrisé. Au sein d’un cadre plus « normal », il parvient à donner une singularité et un caractère à ses personnages, que s’approprient des acteurs tous très inspirés et très naturels. L’humour noir est omniprésent, manipulé par l’intrigante qui établit des plans patients et tordus (la danse de la gamine est à la fois hilarante et grave). En roulant un peu plus dans les clous du thriller, Du Welz ne s’est pas perdu, et il pourrait bien être récompensé en faisant un peu plus connaître son nom auprès du grand public. Il serait temps !

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