Enola Holmes

Réalisation : Harry Bradbeer

Scénario : Jack Thorne, d’après « Les enquêtes d’Enola Holmes : la Double Disparition » de Nancy Springer

Directeur Photo : Giles Nuttgens

Bande Originale : Daniel Pemberton

Montage : Adam Bosman

Chef Décorateur : Michael Carlin

Direction Artistique : Andrew Munro & Ashley Winter

Costumes : Consolata Boyle

Pays : USA, Royaume-Uni

Durée : 2h03

Sortie le 23 septembre 2020 sur Netflix

Production : Axel Garcia, Ali Mendes, Mary Parent, Paige Brown, Millie Bobbie Brown

Acteurs Principaux : Millie Bobbie Brown, Henry Cavill, Sam Claflin, Helena Bonham Carter, Louis Partridge

Genre : Film de détective, Comédie

Note : 7/10

Sherlock Holmes inspire, mais à l’exception du Sherlock de Steven Moffat et Mark Gatiss, peu sont les fictions holmésiennes qui cherchent encore à capter la substance des écrits de Conan Doyle. Enola Holmes n’a pas cette ambition. On pourrait la mettre dans la case des films de Guy Ritchie ou d’Elementary si l’étalon de l’absence de qualité n’était que la simplification de l’univers de Sherlock Holmes : Pas de Watson, un Mycroft idiot et un Sherlock lissé à l’extrême. Mais ces infidélités ne sont pas gênantes ici puisque destinés à un public très jeune (à ce niveau, on pourrait aussi taper sur le splendide Sherlock Holmes de Miyazaki), et le but n’est pas de suivre le détective de Baker Street, mais sa petite soeur, héroïne de sa propre série de bouquins depuis 2007. La jeune soeur de Sherlock et Mycroft Holmes a grandi avec sa mère après la mort de son père et le départ de ses frères pour Londres. Madame Holmes s’est assuré de l’éduquer de façon à ce qu’elle devienne une femme instruite, indépendante et libre, ce qui n’est pas une mince affaire dans l’Angleterre victorienne. Lorsque sa mère disparait, Enola Holmes fait aussitôt venir ses frères Sherlock et Mycroft pour l’aider, mais le premier veut la faire enfermer dans une école pour jeunes filles à marier et le second se tient à distance. La gamine s’échappe et rencontre sur son chemin le vicomte de Tewksberry, futur Lord, qui cherche à fuguer. Il est attaqué par un mystérieux tueur, mais Enola parvient à le sauver. Elle devra mener de front l’enquête sur sa mère et lever le voile sur la menace qui pèse sur son nouvel ami.

Avec ce pitch, on pourrait s’attendre à Nancy Drew qui croise « le secret de la pyramide ». Ce qui n’est pas le cas. Le rendu d’Enola Holmes est plutôt original et pas du tout vintage. Sa réalisation est dynamique et parfaite pour le jeune public. L’enquête est typiquement anglaise, remplie des figures habituelles du polar d’Outre-Manche dans sa veine victorienne, relevé du fort message féministe obligatoire et servie par une actrice qui vole la vedette au reste du casting. Millie Bobbie Brown entraîne le spectateur comme un confident, brisant constamment le quatrième mur, et il est difficile de résister à son enthousiasme. L’interprète d’Eleven dans Stranger Things possède un naturel et une bonne humeur communicative, parfaitement en phase avec la réalisation énergique de Harry Bradbeer. A ses côtés, Henry Cavill rejoint la longue liste des acteurs anglais à avoir incarné le grand Sherlock Holmes. Son interprétation est mesurée, calibrée pour ne pas faire de tort à l’héroïne, mais le détective a tout de même deux ou trois bons moments. On retrouvera également Lestrade dans plusieurs apparitions pour la forme et la ganache de Burn Gorman qui squatte les rôles de brute depuis qu’il est sorti de la série Torchwood. Pas surprenant pour deux sous, ce petit écart avec le canon holmésien est pourtant l’un des plus agréables et rafraichissants qu’on ait pu voir depuis longtemps.

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