Dexter : New Blood

Showrunner / Créateur : Clyde Phillips

Scénario : Alexandra Franklin, Marc Muszynski, Clyde Phillips, Kirsa Rein, Alexandra Salerno, Scott Reynolds, Warren Hsu Leonard, David McMillan, Tony Saltzman, Veronica West, Adam Rapp, d’après le personnage créé par Jeff Lindsay

Réalisation : Marcos Siega, Sanford Bookstaver

Montage : Katie Ennis, David Leonard

Musique : Pat Irwin

Chef Décorateur : Eric Weiler

Direction Artistique : Heather R. Dumas, Zebha Pinkham

Production : Adam Brightman, Bill Carraro, Sara Colleton, John Goldwyn, Michael C.Hall, Megan Jahoda, Warren Hsu Leonard, Clyde Phillips, Scott Reynolds, Judson Schwartz, Marcos Siega

Pays : USA

Durée : 10 x 52 mn

Diffusion du 7 novembre 2021 au 8 janvier 2022 sur Showtime. Sur Canal+ à partir du 16 décembre.

Acteurs Principaux : Michael C.Hall, Jack Alcott, Julia Jones, Clancy Brown, Johnny Sequoyah, Jennifer Carpenter, Alano Miller, Jamie Chung

Genre : Thriller, Drame

Note : 7,5/10

Dans l’Histoire des bonnes séries tévés sabotées par leur chaîne, Dexter occupe une très bonne place. Après le débarquement du showrunner Clyde Phillips en fin de saison 4, les nouvelles équipes successives ont transformé la tension des premières saisons en une suite de rebondissements improbables, de schémas répétés et ont vidé la substance de leurs personnages. Après avoir affaibli le personnage de Debra Morgan (Jennifer Carpenter) sur trois saisons, le final de la saison 8 lui réservait une fin médiocre. Dexter (Michael C.Hall) décidait de se retirer dans la ville d’Iron Lake, bien plus au Nord de Miami où il prit l’identité de Jim Lindsay. Une décision prise pour protéger son fils Harrison, qu’il abandonnait à Hannah (Yvonne Stahovski). Cette fin douteuse resta dans l’Histoire des séries tévés pour de mauvaises raisons. Dexter : New Blood n’aurait donc eu aucun intérêt si Showtime n’avait pas de nouveau confié les clés du personnages à Clyde Phillips. Même avec son nom au générique, le passif de Dexter rend une suite très peu engageante. Cette mini-série réussit pourtant contre toute attente à corriger le tir en livrant un final satisfaisant.

Nous avons atteint suffisamment d’années pour rendre crédible le retour d’Harrison (le très bon Jake Alcott) auprès de son père. Clyde Phillips nous fait oublier les dernières saisons en plongeant Dexter Morgan dans un climat froid, tendu, aux antipodes de Miami. Il nous fait oublier l’équipe de pantins fantoches du Miami metro en introduisant une flic crédible et sérieuse, campée par Julia Jones avec une grande humanité. Les quatre dernières saisons sont peu abordées, comme les projecteurs sont de nouveau placés sur la saison 4, qui a vu naître le trauma d’Harrison (John Lithgow, le terrifiant Trinity Killer, fait quelques apparitions discrètes) et Debra est omniprésente, influençant de l’au-delà les décisions de son frère comme Harry le faisait dans la série originale. Clyde Phillips a aussi eu la très bonne idée de recruter Clancy Brown, nouveau défi de Dexter, pour mettre en exergue le thème de la paternité déviante et garantir quelques confrontations verbales savoureuses. Enfin – et de façon inespérée – elle donne une fin acceptable à la série. Pour toutes ces raisons, cette suite de Dexter vaut le coup d’oeil et laisse une bonne impression générale.

Il ne faut pourtant pas croire que Dexter : New Blood a purgé toutes les « facilités » d’écriture. Si les premiers épisodes font très bien monter la tension, l’invraisemblable, la psychologie de comptoir, et le raccourci scénaristique s’invitent régulièrement sur les épisodes suivants. L’impuissance à renouveler le schéma des saisons de la série se confirme : Dexter se rapproche de quelqu’un qui découvrira peut-être qui il est et il rencontre un tueur antagoniste en rapport avec la thématique saisonnière. Malgré le talent de Clancy Brown, le bad guy de cette saison se trouve en retrait, éclipsé Angela Bishop, sa fille et Harrison. Ces personnages intègres mettent en perspective la lâcheté de Dexter, qui se réfugie derrière son code jusqu’à en devenir hypocrite. La mise en avant de figures plus lumineuses n’est pas anodine, car le final cède sans vergogne au moralisme – révélant que l’époque des héros ambigus est bel et bien révolue. Il y’aura toujours un jugement. Malgré les dernières minutes qui tablent sur un possible soulagement d’Harrison, il n’y a aucun doute sur le fait que Showtime exploitera le succès de ce retour pour faire de lui un prolongement de son père.

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