Apples

Réalisation : Christos Nikou

Scénario : Christos Nikou, Stavros Raptis

Directeur de la Photographie : Bartosz Swiniarski

Montage : Giorgios Zafeiris

Musique : Alexander Voulgaris (The Boy)

Chef Décorateur : Efi Birba, Sevi Morou

Production : Cate Blanchett, Aris Dagios, Virginie Devesa, Jerome Duboz, Coco Francini, Stefanos Ganos, Marta Gmosinska, Iraklis Mavroidis, Christos Nikou, Ales Pavlin, Stavros Raptis, Antoine Simkin, Nikos Smpiliris, Andrej Stritof, Andrew Upton, Angelos Venetis, Mariusz Wlodarski

Pays : France

Durée : 1h31

Sortie en salles le 13 avril 2022

Acteurs Principaux : Aris Servetalis, Sofia Georgovassili, Anna Kalaitzidou, Argyris Bakirtzis, Kostas Lazlos

Genre : Drame intimiste

Note : 7/10

Une étonnante aridité se dégage de ce Apples, premier film du grec Kristos Nikou. Une heure trente dans la vie d’un homme victime d’une pandémie qui rend les gens amnésiques. Nous suivons sa prise en charge dans un centre spécialisé, puis son re-logement (personne ne permet de retrouver sa véritable identité) et sa participation à un programme de réhabilitation sur cassette qui propose de le faire accomplir chaque jour une activité de ‘résinsertion’ et de s’y photographier avec un polaroid. D’abord hésitant, l’homme finit par suivre le programme. Il rencontre une jeune femme également amnésique et engagée dans la même thérapie. Ils partagent leurs activités. Et c’est à peu près tout, si on ne veut pas déflorer la fin. Lors de ces dernières minutes, le film propose une résolution qui invite à revoir certains détails qui nous paraissaient étranges, mais il ne donnera pas de réponse claire, sinon un doute quand à l’amnésie de l’homme.

Dès les premières minutes, on pense aux premiers films de Yorgos Lantimos (The Lobster) qui, partant d’une idée originale, étaient pareillement statiques et tout aussi dépouillés. Et pour cause, Christophe Nikou était assistant réalisateur sur Canine, deuxième film de Lantimos qui racontait la vie quotidienne d’une famille en vase clos. La différence est dans la gestion de l’humour noir, bien présent, mais beaucoup plus discret dans Apples. Nikou lorgne vers le drame décalé en insistant sur la solitude de son personnage – enfermé dans le cadre étroit d’un film tourné en 1:33:1. Son monde est le nôtre, mais il semble être aussi coincé dans un univers pré-technologique. Le réalisateur co-scénariste insiste sur le côté machinal de chacune de ces activités, comme des exercices appliqués enchaînés sans passion, gérant les moments de plaisir par des ellipses, jusqu’à ce qu’une de ces activités déclenche un (vrai?) sentiment fort qui le libère. Le même constat est applicable à Anna, la femme qui l’accompagne. On pourrait arguer qu’il n’y a rien d’excitant à suivre le parcours de notre amnésique, mais le réalisateur parvient à susciter l’intérêt en ménageant des zones de mystère et dans le suspens d’une reconnexion au monde. Aris Servetalis, qui jouait déjà dans Alps de Yorgos Lantimos, confère une certaine humanité – et une dimension universelle – à cet homme éteint qui erre, comme déconnecté, dans ce purgatoire – jusqu’à ce qu’il retrouve un peu de lui-même. Chacun trouvera sa propre résonance dans Apples , selon son expérience du détachement et de la solitude.

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