Le livre de Boba Fett – The Book of Boba Fett – Saison 1

Showrunners / Créateurs : Jon Favreau, Dave Filoni, Robert Rodriguez

Scénario : Jon Favreau, Noah Kloor, Dave Filoni, d’après les personnages de George Lucas

Réalisation : Robert Rodriguez, Dave Filoni, Steph Green, Bryce Dallas Howard, Kevin Tancharoen

Directeur de la Photographie : David Klein, Dean Cundey, Paul Hughen

Musique : Ludwig Göransson, Joseph Shirley

Chefs Décorateurs : Doug Chiang, Andrew L. Jones

Direction Artistique : Rebekah Bukhbinder, David Lazan, Paul Ozzimo, Rachel Rockstroh, Rudie Schaefer

Production : John Bartnicki, Carrie Beck, Jon Favreau, Dave Filoni, Karen Gilchrist, John Hampian, Kathleen Kennedy, Robert Rodriguez, Colin Wilson

Pays : USA

Durée : 7 x 48 mn

Diffusion sur Disney + du 29 décembre 2021 au 9 février 2022

Acteurs Principaux : Temuera Morrisson, Ming-Na Wen, Pedro Pascal, Matt Berry, Carey Jones, Amy Sedaris, Sophie Thatcher, Jordan Bolger, Timothy Olyphant, Hamill, Rosario Dawson, Stephen Root, Corey Burton

Genre : Science Fiction, Western (…)

Note : 7/10

Dans un élan très Marvellien, la scène post-générique de la conclusion de la saison 2 du Mandalorien annonçait la spin off The Book of Boba Fett pour la fin 2021. Le chasseur de primes et sa comparse Fennec Shand y débarquaient à Mos Espa – le QG de Jabba The Hutt longuement montré dans le Retour du Jedi. Fett supprimait Bib Fortuna, successeur de Jabba, et il s’installait sur son trône. La série allait donc se dérouler à Tatooine et elle conterait les débuts d’administrateur de Bobba Fett dans un environnement qu’on sait peuplé de toute la racaille de l’univers, puisqu’on l’a déjà largement visité dans les différents films de Star Wars et dans le Mandalorien. Le ton choisi est donc celui du western, seul genre dominant sur cette courte saison de 7 épisodes. Une saison trop courte pour introduire les enjeux et les personnages ? Les co-showrunners semblent ne pas être de cet avis car cette saison ne comporte en fait que cinq épisodes et demi autour de Boba Fett et des siens. Les premiers épisodes plantent le décor en confrontant Fett et sa lieutenante à la politique locale, introduisant peu à peu le syndicat de commerçants d’épices qui exerce sa menace sur Tatooine. Un nouvel homme dans une ville dirigé par les gangsters tente de réduire la corruption. Rien de nouveau sous les soleils, pourrait-on dire -puisque Tatooine en a deux. Parallèlement, de longs flashbacks reconstituent le chemin accompli par Boba Fett depuis qu’il a été avalé par le Sarlaac dans le Retour du Jedi. Ces flashbacks sont utiles car ils justifient la re-définition de Boba Fett, sa renaissance de chasseur de prime individualiste à homme de pouvoir attaché à la coopération. Un passage dans la communauté des hommes des sables de Tatooine aurait profondément modifié sa vision des choses. Ce rapide récit de rédemption est probablement le seul vrai apport de The Book of Boba Fett et il aurait mérité d’être plus approfondie car nous parlons d’un changement de fond sur le personnage, qui n’est plus que l’ombre de ce qu’il était dans les premiers chapitres de Star Wars, et qui n’a plus que le charisme de Temuera Morrisson pour en faire autre chose qu’un personnage interchangeable modelé pour être plus conforme au héros Disney.

Mais Boba Fett n’intéresse pas vraiment les showrunners, pas plus que la maître assassin Fennec Shand – introduite à ses côtés à vitesse grand V sans qu’on ne sache trop pourquoi. Dès l’épisode 5, le bien nommé Le retour du Mandalorien, nous retrouvons déjà le personnage titre de la série-mère – pas en tant que personnage du Livre de Boba Fett – mais en tant que héros d’un épisode complet. Nous n’avons pas eu le temps de nous habituer aux nouveaux personnages (parmi lesquels la talentueuse Sophie Thatcher, découverte en version jeune de Juliet Lewis dans Yellowjackets) que Pedro Pascal, Bébé Yoda et Luke Skywalker piratent la série. Cette intrusion n’est pas désagréable car l’épisode 5 et son suivant sont deux bons épisodes qui mettent en branle la saison 3 du Mandalorien et introduisent l’Ecole des Jedi que nous verrons dans la post trilogie (les derniers films Star Wars). Ils permettent aussi de perfectionner la technologie CGI née sur Rogue One pour redonner vie au jeune Luke Skywalker jeune, avec une voix reconstituée à partir de différents modèles, et donc sans la présence de Mark Hamill (…). Mais il apporte deux kwaks majeurs. Nous savons que les scénaristes n’intégreraient pas ces événements si ils n’avaient pas un lien narratif (même capillotracté) avec la nouvelle série, ce qui grille une grande partie des suspens du dernier épisode – le rendant narrativement plutôt plat. Et ce long détour aux côtés du Mandalorien est un aveu flagrant que Le livre de Boba Fett n’a pas un grand intérêt pour ses créateurs, si ce n’est soutenir l’univers Star Wars. Preuve en est que la dernière image de la saison s’attachera au Mandalorien, et non aux héros de The Book of Boba Fett.

Comme l’avait laissée craindre la saison 2 du Mandalorien. Le fan service Luke Skywalker n’est pas le seul à prendre le pas sur l’intrigue. Nous retrouverons en plus des personnages exportés du Mandalorien et de The Clone Wars. Ashoka Tano, incarnée par Rosario Dawson, revient faire un coucou avant de passer sur la mini-série Obi Wan Kenobi et d’hériter de sa propre spin off, Ashoka. Le chasseur de prime Cad Bane qui avait marqué The Clone Wars s’invite aussi pour un retour iconique mais décevant (piètre confrontation finale). Sans véritable développement des nouveaux personnages, on cherche à se raccrocher à l’intrigue principale, mais il est difficile de voir en The Book of Boba Fett un copier coller de différents films. Star Wars est par nature un patchwork de genres plaqué sur un univers de science-fiction, mais dans le meilleur des cas, c’est la digestion de tous ces genres pour offrir du nouveau qui fait sa force (c’est le cas des films – à des degrés différents, du Mandalorien et de Clone Wars). Ici ce ne sont pas des genres qui sont convoqués, mais des passages de classiques du cinéma qui sont cités tels quels. La récupération du kaiju eiga et le plaquage de la fin de King Kong sur le dernier épisode font partie des moments gênants qui citent sans se donner la peine d’intégrer.

Au final, The Boob of Boba Fett est une série fantôme qui exploite ce qui a été fait et qu’on juge à l’aune de ce qu’elle apporte à des éléments extérieurs à elle-même. En n’ayant pas vu ces autres éléments, il n’y a aucun point d’entrée. Mais avec une assise aussi forte de l’univers Star Wars, ce gloubiboulga fonctionne encore pour l’auteur de ces lignes qui – en tant qu’aficionado de Star Wars – a accordé un 7/10. En tant que nouvel arrivant dans cet univers, elle n’aurait pas mérité la moyenne.

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