Créateur / Showrunner : John Griffin
Scénario : John Griffin, Javier Grillo-Marxuach, Vivian Lee
Réalisation : Jack Bender, Jennifer Liao, Jeff Renfroe, Brad Turner
Directeur de la Photographie : Christopher Ball, David Greene, Michael Wale
Montage : Wendy Hallam Martin, Stephen Lawrence, Ana Yavari
Musique : Chris Tilton
Chef Décorateur : Matt Likely
Direction Artistique : Mike Ryan Hall
Production : Josh Appelbaum, Jack Bender, Lindsay Dunn, Adrienne Erickson, John Griffin, Mike Larocca, Tom Luse, Michael Mahoney, André Nemec, Jeff Pinkner, Scott Rosenberg, Anthony & Joe Russo, Nancy Cotton, Michael Wright, Rola Bauer
Pays : USA
Durée : 10 x 45-55 mn
Diffusé sur Epix du 20 février au 10 avril 2022. Diffusion française inconnue.

Genre : Horreur, Mystère
Note : 7,5/10
Les bonnes surprises surgissent parfois où on les attend le moins. Depuis sa création en 2009, la chaîne cablée Epix, fondée par trois studios – la MGM, la Paramount et Lionsgate – n’a pas trop fait parler d’elle en termes de « contenus » originaux, si ce n’est la sympathique Berlin Station ou la récente Pennyworth, qui raconte la jeunesse du majordome de Bruce Wayne/Batman. Et voilà que débarque From, série horrifique soutenue entre autres par les frères Russo (à peu près tout les Captain America et les deux derniers Avengers, mais aussi le pilote d’Arrested Development) et par un showrunner débutant, John Griffin. Deux acteurs connus, Harrold Perrineau (la série Oz, Matrix Reloaded) et Eion Bailey (Fight Club, Pinocchio dans la série Once upon a Time) au milieu d’un casting de nouvelles têtes. From n’a pas d’argument de choc, mais un postulat de départ aussi simple qu’intriguant : Des américains rencontrent un arbre mort sur la route qu’ils empruntent et se retrouvent coincés dans un village. Les voilà condamnés à rester y vivre avec ceux qui se sont retrouvés pris au piège avant eux, sachant que la nuit, des monstres à visage humain sortent pour tuer sauvagement quiconque les laissera entrer dans sa demeure. From annonce la couleur de la sauvagerie dès son premier épisode, lorsqu’on voit ce qui a été fait au corps d’une mère et de sa petite fille qui a osé ouvrir la fenêtre. Cette horreur reviendra s’inviter au détour d’épisodes, bien que ce soit plus sa hantise que son irruption qui intéresse les scénaristes. Nous ne sommes pas dans du Walking Dead, mais dans une vraie série d’épouvante qui sait faire monter son suspens et jouer sur le côté insaisissable et inexpliqué de ses monstres, prédateurs inquiétants et carnassiers.
Le mystère est l’autre versant de From. La façon dont il est tissé rappelle Lost, autre série qui rassemblait également une poignée de personnes venues d’horizons différents dans un lieu inconnu et mystérieux. Mais John Griffin ne cède pas aux flashbacks de façon systématique et il n’est pas très intéressé par ce qu’étaient ces habitants avant d’arriver dans leur village de damnés. Partant d’une idée de départ ingénieuse pour faire tenir une série sur la longueur (les possibilités d’arrivée de nouveaux personnages sont illimitées), cette première saison distille avec une certaine maestria les questions, sans qu’elles ne viennent trop parasiter le récit. Ce qui plaît à son visionnage, c’est de voir évoluer tous ces personnages qui ne se seraient jamais rencontrés sans ce coup du sort, dans cet environnement à la lisière du réel et du cauchemar. On partage volontiers leurs réactions, leurs questionnements et le choc de leur découverte. La vie en communauté est opposée à celle des pavillons, dans un premier temps, puis il sera question de mêler un peu plus ces gens. Il n’y aura pas de superhéros parmi eux, même parmi les leaders, et certains personnages sont franchement antipathiques, mais ils sont écrits et incarnés. Ils pourraient être sortis d’un bouquin de Stephen King que cela ne nous étonnerait pas. From a un côté direct, un certain savoir-faire dans la réalisation et une façon de raconter qui donne envie d’y revenir, et puis une petite touche indéfinissable qui donne envie de revenir pour voir évoluer cette communauté. C’est cette petite touche qui manque à un grand nombre de séries bien plus ambitieuses. Bien heureusement, une saison 2 a déjà été annoncée.