Réalisation : Rupert Wyatt
Scénario : Rupert Wyatt & Erica Beeney
1er assistant réalisateur : Jonas Spaccatorelli
Directeur photo : Alex Disenhof
Monteur : Andrew Groves
Bande originale : Rob Simonsen
Directeur artistique : Dawn Siderski
Chef décorateur : Douglas A. Mowat
Durée : 1h49
Pays : USA
Sortie le 3 avril 2019

Production : David Crockett, Rupert Wyatt, Participant Media, Amblin Partners, Metropolitan Filmexport (distributeur Fr)
Budget : 25 M$
Genre : Thriller politique SF
Acteurs principaux : Ashton Sanders, John Goodman, Vera Farmiga, Alan Ruck, James Ransone, Ben Daniels
Note : 7/10
Que se passerait-il si les aliens arrivaient à la tête du gouvernement mondial, en d’autres termes si les puissants de notre monde leur filaient les clés? Vendu sur une rebellion frontale contre un ennemi identifié et sur son héros juvénile, Captive State avance en trompe l’oeil. Mais il ne faudra pas longtemps pour se rendre compte que nous sommes dans un thriller politique plus que dans un film de SF, que Rupert Wyatt fait plus de l’oeil à l’Armée des Ombres de Jean-Pierre Melville qu’à la Guerre des mondes, ou même à la série V, dont le contexte est plus proche. On pourra sans problème remplacer ces méchants E.T par tout ce qui menacera la démocratie, y compris les menaces actuellement au pouvoir. Les aliens « législateurs » ne feront que des apparitions dans l’ombre, alors que tout se joue entre les collabos haut-placés et la cellule de résistance de Chicago.
Il était évident que Rupert Wyatt, réalisateur du premier volet du blockbuster le plus intelligent de la décennie (La planète des singes, le commencement) n’allait pas se vautrer dans une lutte pétaradante, mais son approche anti-spectaculaire au possible, naturaliste et privilégiant les lieux peu éclairés a de quoi surprendre au premier abord. Elle est au final très logique, puisque s’attachant à un réseau luttant dans l’ombre. Cette intention de minimalisme renvoie à la première saison de la série « The Man in the High Castle », le côté mélodramatique en moins. Captive State est austère (en surface), opératique comme le serait un film de casse et surtout, il ne prend pas les spectateurs pour des cons.
Le film n’est pourtant pas exempt de défauts. On peut reprocher à cette cellule un trop plein d’amateurisme malgré les années à combattre, ou bien quelques motifs un peu lourds qui rendent l’histoire prévisible, en dépit d’un twist parfaitement géré. Captive State a les qualités de ses défauts et se perd parfois dans ses propres zones d’ombre, ne laissant au spectateur que peu de moyens de souffler et des personnages pivots pas assez porteurs, un comble pour l’homme qui a créé César le singe. Seul opposant de taille face à une dizaine de résistants, John Goodman parvient sans trop de soucis à tenir son rôle, et même à porter toute la dernière partie du film. Il relègue Ashton Sanders à la position de wannabe héros qui attend son tour, peut-être dans un deuxième opus. A moins que l’étincelle qu’on nous a promis soit bel et bien une fin en soit. Si seulement…
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