Créateurs / Showrunners : Karl Schaeffer & John Hyams
Scénaristes : Karl Schaeffer, John Hyams, Abram Cox
Réalisation : John Hyams, Abram Cox
Monteurs : Andrew Drazec, Chris Bragg
Directeurs Photo : Yaron Levy, Spiro Grant
Compositeurs : Alec Puro
Episodes : 8 (entre 20 et 44 mn
Origine : USA, Canada
Diffusée sur Netflix le 11 avril 2019

Acteurs Principaux : Jaime King, Justin Chu Cary, Christine Lee, Sal Velez Jr., Kelsey Flower
Producteurs exécutifs : The Asylum, Jodi Binstock
Chaîne : Netflix
Note : 8/10
Le 28 décembre 2018, la bande à Murphy nous quittait sur sa meilleure saison et sur une note d’espoir. Sans crier gare, puisque l’annulation de Z Nation ne fut annoncée que quelques jours avant la diffusion du dernier épisode. Netflix avait déjà donné son « go » pour Black Summer, spin off qui serait à la défunte série de Asylum ce que Fear The Walking Dead est à The Walking Dead. Aux commandes, nous retrouvons Karl Schaeffer, le père de Z Nation. Mais l’annonce précautionneuse que Black Summer serait une série sérieuse avec des zombies faisait craindre que le showrunner ait jeté l’éponge pour se jeter dans le moule déprimant de The Walking Dead. Ce serait mal connaître le monsieur, car Black Summer a beau ne pas être drôle, il est aussi rentre-dedans que l’était son modèle.
Aidé de John Hyams (fils de Peter) à la réalisation, Schaeffer remonte le temps trois ans avant le début de l’épopée de Murphy, peu après les premières invasions de zombie. Une horde traverse l’Amérique et les militaires mettent en place les premières évacuations. Dès la première séquence, nous nous retrouvons plongés en plan séquence dans le point de vue de l’héroïne, au coeur de la panique ambiante. Lorsque des zombies se mettent à piquer des sprints, on est de plein pied dans l’intro de l’Armée des Morts de Zach Snyder. La ressemblance relative entre Jamie King et Sarah Polley achève de nous convaincre de cette belle parenté. Nous reverrons très souvent des plans séquences dans les sept épisodes suivants, le dernier n’étant pas moins qu’une zone de guerre urbaine particulièrement convaincante. Mais cet assemblage ne rend pas la série répétitive. Là où Z Nation exerçait sa créativité dans son scénario et ses personnages faute de moyens, c’est dans la réalisation et l’enchevêtrement des points de vue que Black Summer se démarque. Chaque épisode est une immersion dans l’expérience d’un ou plusieurs personnages, souvent à la limite du FPS. Elle passe par toutes les situations que peut engendrer un tel chaos, visite tous les lieux de la ville jusqu’au but final, le stade où la mère est sensée retrouver sa fille, de qui elle a été séparée.
Comme pour Z Nation, pas d’atermoiements, ni de questionnements métaphysiques. Les personnages n’auront pas le temps de se révéler autrement que dans le combat et la survie, à l’exception d’un épisode conflictuel qui est bien le plus faible. En somme, on revient aux fondamentaux de Georges Romero, avec des gens qui doivent courir trèèèès vite. A ce jeu, les acteurs parviennent à faire passer le maximum de choses pour faciliter l’identification en peu de temps. Si la courte durée de la série empêche d’aborder leur passé plus en détail, il se détache de beaux personnages, pas aussi inoubliables que Murphy, Doc, Addy ou 10K, mais bien plus réels. En tête de liste, cet homme silencieux qui quittera la scène lorsqu’il aura enfin retrouvé son fidèle compagnon. En l’état de one-shot, Black Summer est parfaite, idéale pour un « binge ». Et comme trop de temps séparent la série mère du spin-off, il n’y a pas de regret à éviter les facilités des croisements.
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