Réalisation : Miguel Sapochnik
Scénario : David Benioff & D.B Weiss
Directeur Photo : Fabian Wagner
Montage : Tim Porter
Bande Originale : Ramin Djawadi
Décors : Deborah Riley
Supervision des effets visuels : Joe Bauer, Steve Kullbach
Budget de la saison 8 : 90 M$ pour 6 épisode
Durée : 1h18
Pays : USA
Diffusé le 12 mai 2019 sur HBO et le 13 mai 2019 sur OCS.

Acteurs Principaux : Kit Harrington, Emilia Clarke, Maisie Williams, Lena Headey, Isaac Hempstead Wright, Peter Dinklage, Nicolaj Coster-Waldau, Liam Cunningham, John Bradley, Jacob Anderson, Rory McCann
Production : Greg Spence, Chris Newman, Vince Gerardis, Frank Doelger, David Benioff, D.B Weiss, George R R Martin
Note : 7/10
Pour sa dernière saison, Game of Thrones fait les choses dans l’ordre. Ainsi nous aurons droit à la grande bataille pour le Trône peu après celle qui conclut l’arc des marcheurs blancs. Entre les deux, un long épisode qui replace les pièces au sein de l’échiquier et qui introduit maladroitement celui-ci. Malgré le soutien de Jon Snow, Daenerys Targaryen n’a jamais été plus seule qu’au début de cet épisode, entre les morts de sa plus proche amie, de son protecteur le plus vaillant et d’un deuxième dragon, la trahison de ses conseillers et l’absence de confiance de ses sujets. Au coeur de la bataille, alors que Cersei fait sonner les cloches, elle prend la décision de tout brûler, y compris les populations civiles. The Bells est donc un jeu de massacre en dehors de toutes règles, soit une des seules options qui s’offrait encore aux scénaristes pour étonner. Il fallait un revirement à 180 degrés, mais celui-ci est-il pour autant défendable? Si elle peut-être expliquée par l’absolutisme déployé par la mère des Dragons durant son parcours, ce choix laisse circonspect venant d’un personnage dont le seul but a toujours été la libération des civils. Il amène un nouvel éclairage sur une grande partie de la série et place les nombreux protecteurs de Daenerys dans le rôle d’éclaireurs d’un tyran.
Les Lannister sont les plus gros perdants de cette bataille. Personnage le plus sacrifié de la saison, Cersei Lannister régresse au même niveau que son frère Jamie, soit au tout début de la série. Tyrion n’a, lui, pas d’autre choix que d’observer les conséquences de son absence de jugement. Il est pourtant difficile de critiquer cet épisode uniquement sur le fond, car l’attaque mortelle de Drogon sur King’s Landing est, elle, irréprochable. Les scènes d’horreur et le chaos parmi la population renforcent le parti pris réaliste de la description de la violence dans Game of thrones, qui s’était un peu amoindri par l’obscurité de la dernière bataille. Versé dans des batailles plus classiques, la série s’est rarement impliqué dans cette destruction à ce niveau de proximité. Le parfait vaisseau pour nous faire traverser cet enfer de flammes sera Arya Stark, joker de Benioff et Weiss, qui hérite encore une fois des meilleurs scènes. Partie pour exercer une vengeance, elle tente de survivre en apportant son aide à la population. Au préalable, elle aura laissé son comparse Sandor Clegane dans une bataille à mort avec La Montagne, l’occasion de verser dans la vignette iconique. Miguel Sapochnik et son équipe ont mis les bouchées doubles et ils sont parvenus à créer suffisamment de spectacle pour l’emporter. Mais les espoirs d’une cohérence globale de la série n’ont jamais été aussi minces.