Lords of Chaos

Réalisation : Jonas Akerlund

Scénario : Jonas Akerlund, Dennis Magnusson d’après le roman de Michael Moynahian, Didrick Soderlind

Directeur Photo : Pär M. Ekberg

Assistant Réalisateur : Andrasz jet

Montage : Jonas Akerlund

Bande Originale : Sigur Ros

Direction Artistique : Csaba Lodi

Chef Décoratrice : Emma Fairley

Production : Danny Gabai, Jim Gzarnecki, Ezna Sands, Vice Films, Insurgent Media, Chimney Poland, Eleven Arts, RSA Films Ltd

Pays : Suède, Angleterre

Durée : 1h57

Sortie en DVD le 1er octobre 2019

Acteurs Principaux : Rory Culkin, Emory Cohen, Jack Kilmer, Sky Ferreira, Valter Skarsgard, Anthony De la Torre, Sam Coleman, John Oigarden

Genre : Thriller dramatique, Biopic

Note : 7,5/10

Fin des années 90 en Norvège. Le groupe de black metal Mayhem, fondé en 1984 aborde une page qui fera entrer dans l’histoire le black metal norvégien. Le leader Euronymous trouve avec un jeune Suédois fasciné par la mortqui se fait appeler Dead l’élément qui fera exploser son groupe dans des prestations scéniques très gores. Lords of Chaos raconte la fin dramatique de Dead, la transformation de Mayhem en emblème du black metal, la création de l’inner black circle et surtout l’entrée en scène de Varg Virkernes. D’abord impressionné par Euronymous, le créateur de Burzum va vite s’émanciper pour mener l’incendie de huit églises en bois norvégiennes. La montée de la compétition au sein du groupe entraîne une surenchère qui terminera dans le sang. Qui connaît l’histoire de Mayhem connaît la fin, mais Rory Culkin, qui incarne fort bien Euronymous dans le film n’en fait aucun mystère. Il finira assassiné par Vikernes. Le film Lords of Chaos se donne la lourde tâche de mettre en image l’ouvrage « Lords of Chaos : The Bloody Rise of the Satanic Undergound ».

C’est Jonas Ackerlund qui s’y colle, réalisateur suédois qui s’est fait connaître avec des clips de Madonna (Ray of light), Prodigy (Smack my bitch up) ou Moby, mais qui connaît bien le milieu du black metal pour avoir fait partie très brièvement – à ses débuts – du groupe suédois Bathory, duquel Mayhem s’était inspiré. Akerlund rend un film documenté, qui n’hésite pas à montrer la violence mais qui est loin d’être un manifeste pro-blackmétal. L’ambiguité d’Euronymous qui traite tout le monde de poseur alors qu’il en est clairement un, l’incohérence des croyances de Vikernes, les origines traumatiques des actes de Dead ou de Faust. La légende d’une musique pure et politique est plus qu’écornée. Mais c’est surtout l’irruption intempestive de titres aux antipodes du black metal qui surprendra, en première ligne The Host of Seraphim de Dead Can Dance, annonciateur inattendu de la conclusion du film. On sent la volonté de toucher plus loin que la niche. Cette volonté fut bien évidemment perturbée par la violence intrinsèque du film, qui retarda longtemps sa sortie en vidéo (elle fut portée par du financement participatif). Pourtant c’est dans une réalisation énergique et chronologiquement qu’Akerlund déroule l’histoire de cette poignée d’allumés, donnant à son film un cachet de biopic barré aux allures de thriller qui n’aurait pas eu à rougir d’une exploitation en salle. Pour qui n’a pas peur du gore, il comporte de bons moments de cinéma, en tête le suicide de Dead, et il se nourrit très bien de l’affrontement larvé d’Emory Cohen (Varg Vikernes) et de Rory Culkin (Euronymous). A (re)découvrir depuis peu sur OCS.

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