Créateur/ Showrunner : Evan Romansky, Ryan Murphy
Scénario : Ian Brennan, Evan Romansky, Jennifer Salt
Réalisation : Michael Uppendahl, Ryan Murphy, Jennifer Lynch, Jessica Yu, Daniel Minahan, Nelson Cragg
Directeur Photo : Simon Dennis, Nelson Cragg, Blake McClure, Andrew Mitchell
Bande Originale : Mac Quayle
Montage : Shelly Westerman, Peggy Tashdjian, Ken Ramos, Daniel Wang
Chef Décoratrice : Judy Becker
Direction Artistique : Mark Robert Taylor, Alexander Wayle
Costumes : Lou Eyrich, Rebecca Guzzi
Pays : USA
Durée : 8 x 50 mn
Disponible sur Netflix depuis le 18 septembre 2020

Production : Evan Romansky, Sarah Paulson, Aleen Keshishian, Paul Zaentz, Margaret Riley, Jacob Epstein, Ryan Murphy, Michael Douglas, Robert Mitas
Réalisation : Sarah Paulson, Finn Wittrock, Cynthia Nixon, Jon Jon Briones, Sharon Stone, Judy Davis, Charlie Carver, Amanda Plummer, Vincent d’Onofrio, Corey Stoll, Sophie Okonedo, Alice Englert
Genre : Horreur, drama
Note : 7/10
Ryan Murphy est-il un stakhanoviste ou un des créateurs les plus puissants de Hollywood? Un peu des deux, semble t’il, du moins sur le créneau des séries trash à tendance historique. Le créateur de Nip/Tuck, Glee, American horror/Crime story (…) est de retour au développement de cette série créée par Evan Romansky, et qui revient aux origines de la carrière de l’horrible infirmière Mildred Ratched, qui valut un oscar à Louise Fletcher dans le « Vol au dessus d’un nid de coucou » de Milos Forman. Nous remontons en 1947, alors que Mildred débarque à Lucia pour obtenir un poste dans l’hôpital psychiatrique dirigé par le docteur Hanover. Puis nous suivons les intrigues qui lui permettront de se faire recruter, d’abord à titre de renfort, puis de se rendre indispensable en manipulant un monde de personnages haut en couleurs, qui ont plus d’une chose à cacher. La fidélité de Ryan Murphy pour ses actrices et acteurs n’est plus à prouver. Il offre enfin un rôle de lead à Sarah Paulson, la plus talentueuse de son écurie ‘American Horror Story » (qui en doute devrait voir la saison 4 d’AHS où elle interprète avec talent deux soeurs siamoises). L’actrice fait honneur à cette position, donnant l’occasion au créateur d’imposer un personnage fort d’anti-héros au milieu d’autres personnages satellites non moins tarés, un personnage certes moins percutant que son homologue du film, mais en construction permanente. Elle se délecte de ce rôle et parvient à mi-saison, à faire passer un revirement difficile et pas très bien écrit. Ratched est également à ce jour la série la plus élégante de Ryan Murphy, celle où la réalisation est la mieux maîtrisée et où le côté tape à l’oeil – du moins dans la première partie – n’évacue pas l’histoire. Le showrunner parvient à se poser suffisamment longtemps pour installer son anto-héroïne et son ambiance, chose à laquelle il ne nous avait guère habitués et il magnifie particulièrement les paysages côtiers de la Californie du Nord. On comprend, notamment à la vue de sa nouvelle série Hollywood, qu’il a décidé de franchir un cap au niveau de la réalisation et de la mise en scène.
La médiane se situe au basculement dans l’imprévu d’un des plans de l’infirmière, et à partir de ce moment le naturel du showrunner revient au chaos. Le gros défaut (ou la qualité, selon ce qu’on est venu chercher) que traîne Ryan Murphy depuis la saison 4 de Nip/Tuck est une tendance à la surenchère ininterrompue, dans laquelle le rebondissement bouffe littéralement les personnages. Prometteurs, ceux-ci se retrouvent vite incohérents et parfois même vidés de leur psychologie pour servir les intrigues et retournements. La série tourne à vide à peu près à cette médiane, au moment même où l’empathie pour l’infirmière doit naître. A partir de là, Sarah Paulson parvient à sauver les meubles, mais l’impression d’avoir vu une série de qualité cède peu à peu devant l’accumulation, jusqu’à un final inintéressant. Dans cet entremêlement d’intrigues, il reste l’histoire touchante de deux orphelins, un beau quatuor d’acteurs (Sarah Paulson/Jon Jon Briones/Cynthia Nixon et Judy Davies) et les beaux retours de Sharon Stone, Rosanna Arquette et Amanda Plummer qui valident la maestria du showrunner pour offrir de beaux rôles aux actrices d’âge mûr. On pourra aussi se réjouir de quelques opérations sanglantes à ne pas mettre devant tous les yeux et d’un sympathique jeu de massacre où les hommes ne sortent généralement pas gagnants. Distrayant, à défaut de plus.
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