Réalisation : Quentin Dupieux
Scénariste : Quentin Dupieux
Directeur de la photographie : Quentin Dupieux
Montage : Quentin Dupieux
Bande Originale : Quentin Dupieux, Metronomy
Assistant Réalisateur : Christian Alzieu
Chef Décorateur : Joan Le Boru
Ingénieurs du son : Guillaume le Braz, Alexis Place, Gadou Naudin, Niels Barletta, Cyril Holtz
Pays : France
Durée : 1h17
Sortie en salles le 19 mai 2021.

Production : Hugo Sélignac, Vincent Mazel, Christine Moarbes
Acteurs Principaux : David Marsais, Grégoire Ludig, Adèle Exarchopoulos, India Hair, Roméo Elvis, Coralie Russet, Bruno Lochet
Genre : Comédie absurde
Note : 7/10
Le Cinéma est de retour, et ça fait un bien fou ! Qui aurait cru au soir du 29 octobre qu’il aurait fallu attendre aussi longtemps pour revoir les salles obscures? Reporté à plusieurs reprises, le nouveau film de Quentin Dupieux sort à point nommé pour nous rappeler qu’une bonne comédie se savoure nettement mieux en public. On y retrouve l’absurde dans lequel le réalisateur excelle, un peu d’humour grinçant, mais jamais méchant puisque tout semble comme enveloppé dans une comptine, bercée par la ritournelle musicale du groupe Metronomy qui résonne dans la tête encore plusieurs heures après la séance. L’Histoire n’a pas de quoi révolutionner le genre : Deux losers crétins découvrent une mouche géante dans le coffre d’une voiture. Ils décident de la dresser pour qu’elle leur rapporte un max de thunes. Mais le réalisateur de Wrong Cops, Au Poste ! et Le Daim a besoin de peu de choses pour enclencher la mécanique. Peut-être seulement d’une bande d’acteurs inconséquents. Lui qui est plutôt fidèle à sa « famille cinématographique » semble avoir trouvé dans le duo du Palma Show un couple comique idéal pour qui écrire, comme ce fut le cas pour Eric et Ramzy dans le jusqu’au-boutiste Steak. Le tandem trouve instantanément le bon timing comique pour ne plus le lâcher, si bien qu’on se croit souvent dans une version à peine déviante du Palma Show. Ils ne se feront voler la vedette que par la prestation d’Adèle Exarchopoulos : D’abord discrète, sa véritable entrée en piste sera le moment le plus surprenant du film. Dès lors, le politiquement incorrect irrigue totalement Mandibules.
Quentin Dupieux n’a rien perdu de son côté homme-orchestre. Il est présent à tous les niveaux de la production du film : réalisation, scénario, photographie, montage, et bien sûr la musique puisque sa vocation d’origine est l’électro (Mr. Oizo, c’était lui). L’homme qui s’éclatait à filmer un pneu tueur avec son téléphone portable nous offre une mouche plus vraie que nature, animée avec amour. A l’instar du pneu de Rubber, aucune raison ne nous sera donnée à sa présence dans notre monde, et c’est bien mieux ainsi. Avec ses personnages oisifs dont il se moque gentiment, son côté nonchalant, les détours anecdotiques qu’il emprunte et sa durée de moins d’1h20, Mandibules respire l’absence de prétention et la légèreté. On y oppose certes une poignée de riches à deux paumés, mais tout est si schématique et volontairement typé qu’on peut difficilement y voir autre chose qu’un monde à part, sans véritable discours sur le nôtre. De quoi passer un bon moment avant de se poser à une terrasse.