Rounds – V krag

Réalisation : Stephan Komandarev

Scénario : Simeon Ventsislavov, Stephan Komandarev

Directeur de la Photographie : Vesselin Hristov

Montage : Nina Altaparmakova

Production : Stephan Komandarev, Katya Trichkova, Dobromir Chochov, Marie Dubas, Nenad Dukic, Elie Meirovitz

Assistant Réalisateur : Mihaljo Kocev

Pays : Bulgarie, Serbie, France

Durée : 1h46

Sélection Reims Polar 2021

Acteurs Principaux : Ivan Barnev, Assen Blatechki, Stoyan Doychev, Vasil Vasilev-Zueka, Gerasim Georgiev, Irini Jambonas, Stefan Denolyubov, Pavel Popandov

Genre : Polar

Note : 7/10

Pour conclure ce panorama des films du festival Reims Polar 2021, nous faisons un tour du côté de la Bulgarie, à Sofia le 9 novembre 2019. La nuit est particulière, car le pays célèbre les trente ans de la chute du mur de Berlin et de la fin du régime soviétique en Bulgarie. Trois équipes de flics font leur ronde nocturne habituelle dans la ville, exerçant leur métier d’une façon qu’ils pensent juste, tout en affrontant les défis que pose la réalité contemporaine du pays. Nous les suivons en montage alterné, entre discussions et interventions qui prennent le pouls de la ville. Une méthode d’immersion que Stephan Komandarev connaît bien, puisque son Directions (Taxi Sofia) suivait déjà cinq taxis et leurs clients la nuit d’un événement qui avait secoué Sofia.

Rounds est un film faussement anecdotique, qui prend la forme d’un Cops bulgare, avec caméra portée et immersion dans l’action. Mais contrairement au reality show américain, le but n’est pas d’entrer dans les foyers pour agiter du sensationnel. Rounds est l’occasion d’un bilan, alors que beaucoup de jeunes qui n’ont pas connu le régime communiste construisent désormais la société. La Bulgarie, comme beaucoup de pays anciennement communistes, a énormément souffert du contrôle de l’URSS. Mais ce n’est pas la Russie qui est désormais responsable des dysfonctionnements que les unités de Sofia rencontrent chaque nuit. Ces cas limites sont souvent le résultat d’une remise en cause des principes qui construisaient le lien social dans le pays. Dans une forme d’amalgame, tout ce qui appartenait au passé est jeté pour imiter dans une lentille grossissante (Sofia est particulièrement pauvre), tous les défauts des Etats-Unis. mais à la différence du pays de l’Oncle Sam, beaucoup de jeunes quittent la Bulgarie, laissant derrière eux parfois leurs famille, et ceux qui restent semblent errer à la recherche d’un avenir. Stephan Komandarev s’amuse souvent des points de vue divergents entre les plus jeunes et les plus vieux, et il ne rate pas une occasion pour soulever de petits détails de la mue occidentale de la capitale, parfois sur le ton de l’humour (Le trio des Rocky/Rambo/Sylvester est bien trouvé). Parfois en soulevant des problèmes beaucoup plus dramatiques. La séquence la plus intense et la plus émouvante du film montre l’irruption d’un des flics dans un hospice pour personnes âgées pour y ramener un vieil homme qui a beaucoup compté dans sa vie. Les conditions de vie de ces oubliés sont lamentables, et ils obligent le policier à envisager une toute autre solution, en dehors de la légalité. Chacun de ces agents ira de ses petites ou grandes entorses avec la loi à mesure des cas qui se présentent. Et plus leur plongée dans cette jungle urbaine sera avancée, plus on tendra à leur accorder un peu d’indulgence. Si Rounds met un peu de temps à démarrer, il vaut vraiment le déplacement dans sa vitesse de croisière et se poste dans le haut du panier de ce Reims Polar 2021.

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