The Expanse – Saison 6

Créateur / Showrunner : Naren Shankar

Scénaristes : Naren Shankar, Daniel Abraham, Ty Franck, Hawk Otsby, Hallie Lambert, Matthew Rasmussen, Dan Nowak, Naren Shankar

Réalisateurs : Breck Eisner, Jeff Woolnough, Anya Adams

Directeur Photo : Jeremy Benning

Montage : Stephen Roque, Roderick Deogrades

Bande Originale : Clinton Shorter

Chef Décorateur : Anthony A. Ianni

Direction Artistique : Jamie Frith

Production : Jason F. Browne, Sean Daniel, Broderick Johnson, Andrew A. Kosove, Naren Shankar, Daniel Abraham, Ty Franck, Dan Nowak, Ben Cooke, Sharon Hall, Ben Roberts, Laura Lancaster, Gary Mueller, Emanuele Danelon, Steven Strait, Lewin Webb, Jeremy Benning, Shoreh Aghdashloo, Wes Chatham, Kenneth Fisher, Kristie Sills, Dominique Tipper

Pays : USA

Durée : 5×42 mn + 1x60m

Diffusée sur Prime Video à partir du 10 décembre 2021

Acteurs Principaux : Steven Strait, Dominique Tipper, Wes Chatham, Frankie Adams, Cara Gee, Shohreh Aghdashloo, Nadine Nicole, Keon Alexander, Jasai Chase Owens

Genre : Science-Fiction, Space Opera

Note : 7/10

Bien que les nombreuses plateformes et l’offre exponentielle puissent laisser croire à un âge d’or des séries tévés, le cas The Expanse démontre une baisse de qualité narrative assez sidérante. il y’a peu à contester sur le fait que l’adaptation des nouvelles de James T.Corey est la meilleure série SF de sa génération. Elle a tracé une nouvelle voie dans la SF télévisuelle en représentant le vide de l’espace de façon plus réaliste et en développant des enjeux politiques et scientifiques plus tangibles.Tout ce travail était déjà accompli lorsque la série tira sa révérence de SyFy au bout de sa troisième saison. Mais la reprise par Amazon Prime a offert deux saisons qui ont exploré bien peu de ce qui était promis. Comparée à une série comme Babylon 5, qui vit le jour il y’a presque trente ans, et bénéficiait de 5 saisons parfaitement cohérentes pensées en amont et développant les arcs de chaque personnage et seconds rôles sur plusieurs saisons, la série de Naren Shankar est un ratage. En l’état de la production actuelle, c’est une série un peu bancale qui a réussi à se rattraper avec brio sur son dernier épisode, pour donner une fin digne.

The Expanse nous a habitué à ses fulgurances émotionnelles lors de son existence, ces moments qui récompensaient plusieurs épisodes de patience pour apporter une sorte d’épiphanie (c’est d’ailleurs un peu sa marque de fabrique). Il ne faudra rien attendre des quatre premiers épisodes de cette courte dernière saison. La conclusion se met en place lors du cinquième, puis tout s’emballe sur le long dernier segment. Entre temps, il est tentant de lâcher l’affaire à plusieurs reprises, las de ces allers-retours répétitifs entre les camps et d’un ennemi proclamé, Marco Inaros, loin d’être à la hauteur.

Abandonner la série si près du but serait une bien mauvaise idée car Naren Shankar et son équipe ont tout concentré dans le dernier épisode. En dépit de sa longue durée d’une heure, le rythme des Cendres de Babylone est très soutenu et il multiplie les ellipses. Son scénariste / réalisateur Breck Eisner parvient à se raccrocher aux grands anciens de la saison 4 et à donner une signification au long épisode terrien de la saison 5, qui pourrait avoir rendu notre planète plus humble. Il ne faudra pas plus d’une poignée de scènes pour conclure de façon satisfaisante l’intrigue Marco/Filip Inaros, qui a parasité la série sur une saison et demie. The Expanse se conclut donc, contre toute attente, sur une fin satisfaisante. La dernière partie se permet même une audace supplémentaire et le sempiternel discours de morale de Naomi Nagata/James Holden ne sonne pas creux. Cette saison 6, c’est cinq épisodes sur le sens à donner à la guerre, qui n’apportent pas grand chose, mais qui s’éclairent un peu dans la dernière ligne droite : Ce n’est pas en gagnant un conflit qu’on donne du sens à la mort de ceux qui ont péri. La voie vers la résolution du conflit demande des sacrifices majeurs pour toutes les parties (Drummer – le meilleur personnage du show – s’alliera à ses ennemis pour attaquer des Belters, Avasarela ne cédera pas d’elle-même ce qu’elle devait céder). Au final, seuls les actes de bienveillance comptent car ils inspirent toujours, même s’ils paraissent inutiles à la personne qui les a prodigués. C’est sur une note d’idéalisme à la Holden que le Rocinante part vers d’autres aventures. Même si on sait très bien que ce final n’a rien de réel et qu’aucun James Holden n’existe en ce bas monde, on y croit.

Mais ce dernier épisode nous laisse sur notre faim sur tout ce qui a été introduit dans les pré-génériques de cette saison concernant l’évolution de la protomolécule ou bien plus généralement, sur l’expansion au-delà des Anneaux. Ces sujets deviennent autant de bouteilles jetées à la mer pour un nouveau sauvetage de la série. La survie d’une série n’a jamais été un long fleuve tranquille, même sur les networks et nombreuses capitalisèrent plus ou moins heureusement sur leurs cliffhangers pour être renouvelées (Twin Peaks, Angela 15 ans…). Mais peu ont donné autant un sentiment d’avancer au hasard, au gré des aléas de production, sans véritable plan. Avec une meilleure écriture et un travail sur sa cohérence générale, The Expanse aurait pu aller nettement plus loin. Nous serons tout de même là pour le cas où une troisième chance se profilerait, peut-être sous la forme de films.

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