Réalisation : Tom Gormican
Scénario : Tom Gormican, Kevin Etten
Directeur de la Photographie : Nigel Bluck
Monteuse : Melissa Bretherton
Musique : Mark Isham
Chef décorateur : Kevin Kavanaugh
Casting : Mary Vernieu, Jessica Kelly
Costumes : Paco Delgado
Production : Kevin Turen, Nicolas Cage, Samson Mucke, Mike Nilon, Kristin Burr
Pays : USA
Durée : 1h48
Sortie en salles le 22 avril 2022

Genre : Comédie, Action
Note : 5,5/10
Nicolas Cage est l’acteur le plus singulier de sa génération. Ceux qui ne voit en lui qu’un « même » vivant ou un excité de la caboche pourront lire le très bon ouvrage Nicolas Cage, Envers et Contre tout de Lelo Jimmy Batista (Capricci), un bel inventaire de ce qui en fait un acteur rare dans un cinéma qui tend de plus en plus à se calquer sur le réel. S’il ne sauve pas les navets auxquels il s’est associé pour faire face à ces dettes (le dernier en date était réalisé par Sono Sion), il parvient dans chacun de ses rôles à faire que son personnage domine le film, souvent par l’expressionnisme qui a fait sa renommée (ou en sur-jeu selon les spectateurs) mais aussi lorsque sa prestation est minimaliste – preuve en est les récents Pig et Willy’s Wonderland. Il rejoint aujourd’hui la liste des acteurs à qui on a offert de jouer leur propre rôle dans un film, un gage de reconnaissance non négligeable.
Dans son cas très particulier, on pourrait aussi y voir une preuve que le personnage « Nicolas Cage » créé par le web – et entretenu par lui même – est devenu suffisamment « mainstream » pour faire déplacer le grand public. Un talent en or massif propose d’ailleurs non pas de se calquer sur le réel, mais de présenter un Nicolas Cage fictif qui a tous les attributs de l’acteur égocentrique, en crise avec sa (fausse) famille car il ne peut voir rien d’autre que lui-même et dont l’agent est joué par Neil Patrick Harris. Alors que Cage décide d’abandonner le métier d’acteur pour sauver sa relation avec sa fille, il se voit proposer de cachetonner pour l’anniversaire de son plus grand fan Javi (Pedro Pascal), un milliardaire vivant à Majorque. Il accepte pour sauver ses finances. Mais il est aussitôt suivi par des agents de la CIA qui le recrutent pour surveiller les activités criminelles de Javi. Nicolas Cage se prend au jeu, mais il est très vite déchiré entre sa mission et l’amitié sincère qu’il développe envers ce fan encombrant.
Un talent en Or Massif n’est pas à la mesure de ce que son titre (anglais- The Unbearable Weight of Massive Talent) et sa promo promettent : L’ultime expression de ce qu’est Nicolas Cage dans une aventure débridée. C’est une comédie d’action gentille, un film de potes un peu fainéant qui tourne souvent en pilote automatique. Tom Gormican capitalise clairement sur son acteur, car les personnages secondaires sont quasiment inexistants. Mais il ne lui offre rien de plus qu’un scénario très mince bourré de lieux communs, ce qui laisse la place à des improvisations plus ou moins heureuses – souvent des parodies peu crédible de son jeu « halluciné ». Certains moments font l’affaire, car ils sont portés avec conviction par le duo d’acteurs principaux (la scène du trip au LSD), d’autres sont plus gênants (les passages avec Nic Cage jeune, le triangle familial) car complètement dénués d’imagination et de saveur. La seule façon d’y trouver son compte est de le suivre comme un pop corn movie, sans trop d’attentes.
Votre commentaire