Réalisation : Takahide Hori
Scénario : Takahide Hori
Directeur de la Photographie : Takahide Hori
Montage : Takahide Hori
Musique : Takahide Hori, Atsuko Miyake
Direction Artistique : Takahide Hori
Animation : Takahide Hori
Effets Visuels : Takahide Hori
Production : Gaga Corporation
Distribution : UFO Distribution
Pays : Japon
Durée : 1h41
Sortie en salles le 18 mai 2022

Voix : Takahide Hori, Yuji Sugiyama, Atsuko Miyake
Genre : Animation, Science-Fiction, Aventure
Note : 7,5/10
3385. L’humanité a réussi à atteindre une quasi immortalité. Mais à force de manipulations génétiques, elle ne peut plus procréer, et elle court à son déclin. En mission pour percer les secrets de la reproduction, Parton est envoyé dans la ville souterraine, où vivent les Madrigans, création des humains, clones mutants dont il doit rapporter le code génétique. Reconstruit dans un corps de métal blanc, il devra affronter dangers et horreurs – mais aussi des alliés – pour mener à bien sa mission.
La sortie de Junk Head de Takahide Hori même dans un nombre de salles limité – sous la bannière de UFO Distribution – est une très bonne nouvelle. Née dans sa version longue en 2017 au Japon, cette fable S-F souterraine a écumé les festivals et s’est même retrouvé face à l’horriblement génial Mad God de Phil Tippett lors du dernier Etrange Festival. Tout en étant uniques en leur genre, ces deux films partagent bien des points communs. Comme celui de Mad God, le personnage principal de Junk Head explore un monde dangereux et violent, peuplé de monstres. Le film est entièrement réalisé en stop motion. Et il a bénéficié d’une production au long court portée – et c’est là que s’arrête la comparaison – par un seul et unique homme : le japonais Takahide Hori, qui avait déjà réalisé le court métrage Junk Head 1 , ébauche de Junk Head. Le générique final nous donne un aperçu du travail minutieux et solitaire réalisé par Takahide Hori pour faire vivre ce petit monde et ces personnages, en occupant la quasi totalité des postes sur le film, y compris les voix.
Le résultat est artistiquement très réussi. L’utilisation des 24 images par secondes donne une belle fluidité à l’animation, de beaux mouvements de caméra accompagnent l’action et l’univers inventé par Hori est une mine de créativité. La narration est très visuelle, clairement centrée sur les personnages et les décors, et on comprend que les péripéties de Parton sont organisées en premier lieu pour mettre en valeur le bestiaire et l’univers visuel développé. Il n’y a pas de volonté de travailler le rythme pour le rendre plus accessible, ni de mettre en valeur les échanges dialogués. Ceux-ci sont plutôt mécaniques, et le film souffre de scènes répétitives qui le ralentissent. Takahide Hori a pourtant su aller au delà de la pure démonstration visuelle en insufflant une âme à son film à travers des portraits touchants, un ton léger et un humour parfois à la limite de l’enfantin. Un choix de ne pas se prendre au sérieux qui contraste efficacement avec la noirceur du monde qu’il propose. Au bout de ces 1h40, on en reprendrait volontiers.
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