Cinq ans après son dernier film ( First Man : Le Premier Homme sur la lune ), Damien Chazelle revient avec Babylon, une fresque qui redonne des couleurs à une époque particulière de l’histoire hollywoodienne : Le passage du cinéma muet au parlant. Babylon démarre sur une séquence frénétique qui décrit une des fêtes/orgies qui avaient lieu sur la colline, repeignant en couleur, en sons, en mouvements et en fluides une époque d’images fixes et muettes en noir et blanc. Il annonce la couleur dès l’introduction : Il va tout montrer de cette industrie balbutiante peuplée de fous et d’enthousiastes encore sous le coup de sa jeunesse, d’une époque où tout se construit, où tout un chacun peut décoller en une journée par la seule force d’une rencontre et côtoyer très vite les sommets. Le premier tiers de Babylon est une bouffée de liberté et d’excès injectée à dose non homéopathique.
Dès ce premier tiers passé, un détachement se fait sentir et devient de plus en plus fort par la suite. On sait qu’on va logiquement aboutir à la première véritable mue du cinéma : la gueule de bois des célébrités du muet, le contrôle des ligues de morale qui vont poser un harnais sur ce peuple de fous, le contrôle des exécutifs des studios. Comme c’était le cas pour Lalaland qui revisitait les codes de la comédie musicale, Damien Chazelle reprend un refrain connu. Pas plus tard qu’en 2019, Quentin Tarantino avait déjà convié Brad Pitt et Margot Robbie à un grand faux récit d’Hollywood (Once Upon a Time in Hollywood), qui paraissait étrangement moins factice que celui -bien réel – proposé par Babylon. Peut-être parcequ’il était plus habité. Chazelle effleure les destinées de personnages archétypaux en mode jazz, en enchaînant anecdotes en roue libre et discours sur le cinéma. On voit qu’il tente de créer des moments forts, mais il manque une ancre et un gouvernail, un point de vue fort pour mener la barque et aller au-delà de la surface. La sortie de deux de ses personnages sauvera le film, mais pour la première fois et contre toute attente, le réalisateur de Whiplash loupe son grand final.
Réalisation : Damien Chazelle
Scénario : Damien Chazelle
Directeur de la Photographie : Linus Sandgren
Montage : Tom Cross
Musique : Justin Hurwitz
Cheffe Décoratrice : Florencia Martin
Direction Artistique : Ace Eure, Anthony D.Parillo, Jason Perrine, Eric Sundahl
Casting : Francine Meisler
Costumes : Mary Zophres
Production : Michael Beugg, Dave Caplan, Jason Cloth, Helen Eastbrook, Wyck Godfrey, Olivia Hamilton, Jeffrey Harlacker, Tobey Maguire, Suraj Maraboyina, Padraic Murphy, Marc Platt, Matthew Plouffe, Adam Siegel, Christ Vausbinder
Pays : USA
Durée : 3h09
Sortie en salles le 18 janvier 2023

Acteurs Principaux : Brad Pitt, Margot Robbie, Diego Calva, Jean Smart, Jovan Adepo, Li Jun Li, P.J Byrne, Lukas Haas, Olivia Hamilton, Max Minghella, Rory Scovell, Katherine Waterston, Tobey Maguire, Flea, Samara Weaving, Jeff Garlin, Eric Roberts, Ethan Suplee, Olivia Wilde, Spike Jonze, Sarah Ramos, Phoebe Tonkin
Genre : Historique, Drame, Film sur le cinéma
Note : 6,5/10