Réalisation : John Lee Hancock
Scénario : John Fusco, Scott Frank, John Lee Hancock
Directeur Photo : John Schwartzmann
Monteur : Robert Frazen
Bande originale : Thomas Newman
Directeur artistique : Susan Benjamin
Chef Décorateur : Michael Corenblith
Costumes : Amy Krebsbach
Durée : 2h12
Pays : USA
Sortie le 29 mars 2019 sur Netflix

Production : Casey Silver Productions, Michael J.Malone, John Lee Hancock, Woody Harrelson, Kevin Costner, Rod Lake
Budget : 49 M$
Genre : Drame Policier Historique
Acteurs Principaux : Kevin Costner, Woody Harrelson, Kathy Bates, John Carroll Lynch, William Sadler
Note : 5/10
Le Texas Ranger Frank Hammer -en photo ci-dessus – mena le groupe d’agents qui vint à bout de Bonnie & Clyde le 1er août 1934. Dans le film qui fut dédié au couple de hors-la-loi en 1967, il était interprété caricaturalement par Denver Pyle et capturé par le couple star, duquel il était bien décidé à se venger. The Highwaymen entend bien rétablir (à peu près) la vérité, du moins une balance entre la légende et ce qui s’est effectivement produit. Alors que le film d’Arthur Penn – fer de lance de ce qui deviendrait le « Nouvel Hollywood » – portait au pinacle les hors-la-loi dans un affranchissement d’un grand nombre de règles du cinéma classique, The Highwaymen enfile des pantoufles dans un rythme lent, sans éclat, à mi-chemin entre la chronique des héros blasés vieillissants et un certain réalisme social. Le cadre du néo-western se prêtait très bien à l’exercice, d’autant plus que le réalisateur John Lee Hancock scénarisa le superbe Le monde parfait, l’un des meilleurs représentants du genre. Il retrouve ici Kevin Costner et une poursuite entre ordre ancien et nouveaux criminels propres à le faire marcher de nouveau dans les pas de Clint Eastwood. Et voilà qu’il livre une illustration sans souffle et dénuée de progression dramatique du célèbre faits divers, collection de scènes qui auraient bien pu être montées dans un ordre différent en produisant le même effet.
Hammer et son acolyte Maney Gault, interprétés par un Costner en mode Elliot Ness et un Woody Harrelson toujours sur le même registre, ne sortent jamais de leur peau de vieux héros blasés, surlignant le manque de consistance de leurs personnages par de longues scènes de dialogue. Le parti pris « plus réaliste que la réalité » du film les identifie plus à deux agents du recensement qu’à des gâchettes renommées de la dernière époque de l’Ouest. De la même façon, ils passeront le film à pourchasser une légende, Bonnie Parker et Clyde Barrow n’étant présents qu’à travers leur réputation et le symbole qu’ils représentent pour les pauvres gens qu’ils croiseront. Au final, nous ne verrons le couple que comme deux gamins lambda faisant face, impuissants, à la fin de leur voyage. The Highwaymen détruit les icônes en oubliant de créer des personnages. Il ne reste au final qu’un exercice de reconstitution un peu vain.
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